ECOSSE & ANGLETERRE

scotj3-3Date : Juillet 2003
Départ : Gand
Itinéraire : Edinburgh, Inverness, Durness, Liverpool, Southmampton, Dover, Calais
Arrivée : Bruxelles
Distance : 3 545 km
Nombre de jours : 27
Les photos sur : FLICKR

scotPour ce voyage, j’avais 2 objectifs : Atteindre le Nord de l’Ecosse et renter à Bruxelles en traversant toute la Grande Bretagne.

J’ai pris le bateau au départ de Zeebrugge à destination d’Edinburgh. J’ai ensuite effectué le tour de l’Ecosse dans le sens inverse des aiguilles d’une montre avant de traverser le pays tout en faisant quelques détours.

JOUR 1
Gand – Zeebrugge : 53 km

Pour cette première journée, rien de très dépaysant car j’ai longé le canal qui relie Gand à Zeebrugge. Itinéraire que j’ai déjà effectué à de nombreuses reprises.

Pour embarquer sur le bateau un cycliste est considéré comme un piéton. C’est donc par l’entrée réservée aux piétons qu’il faut passer. Cela implique le franchissement d’un escalier et le passage d’un poste de douane pas très large (et oui cela existe encore).

JOUR 2
Rosyth (Edinburgh) – Striling – Aberfoyle : 82 km

Après une traversée sans histoire, j’ai débarqué à Rosyth sous une pluie battante.
Les premières impressions : Rouler à gauche c’est facile, sauf quand il faut tourner à droite, La circulation est très dense voire dangereuse. Il y a toujours au moins une voiture devant ou derrière, pas question de rêver.

En fin d’après-midi, la pluie s’est enfin arrêtée. J’ai facilement trouvé un camping. Il y avait beaucoup de places libres, mais j’apprendrais vite que ces places, situées le long de la rivière, étaient surtout appréciées par les moustiques. Pour la première soirée, je suis donc resté enfermé dans la tente.

JOUR 3
Aberfoyle – Loch Tay – Pitlochry : 129 km

J’avais prévu de suivre l’itinéraire cycliste n°7 (National Cycle Network) histoire de commencer en douceur. Le fléchage est excellent. J’ai roulé toute la journée sur de très petites routes et des chemins en graviers sans presque jamais rencontrer de voitures.

Le route qui longe le Loch Tay est un excellent avant goût des difficultés que l’on rencontre sur les routes d’Ecosse. Si vous regardez sur une carte, cette route vous semblera facile et plate, mais en réalité elle ne fait que monter et descendre.

Une autre spécialité de la région sont les vols à  » très  » basse altitude d’avions de chasse. Impressionnants et  » très  » bruyants.

Le soir, j’ai eu droit à mon premier camping  » écossais « . Beaucoup de caravanes, mais des douches vraiment très confortables et très propres.
JOUR 4

Pitlochry – Breamar – Glenlivet – Gran Town on Spey : 170 km

Première difficulté du voyage, le  » Devil’s Elbow « , un col à 800 mètres d’altitude avec une bonne partie de la montée à plus de 12 %. Après un petit arrêt au sommet, je suis reparti en roulant à droite. Il a fallut quelques centaine de mètres (pardon, ¼ de mile) avant qu’une voiture arrivant en sens inverse me remette sur le droit (ou plutôt le gauche) chemin.

Plus loin, première  » single track road « . C’est à dire une route pas vraiment large avec des emplacements pour les dépassements (passing place). Il n’y a généralement aucun problème pour qu’une voiture croise un vélo, mais les gens ont tellement l’habitude de s’arrêter qu’ils le font aussi pour les cyclistes. Ce qui est très agréable sauf quant vous êtes dans une sérieuse montée et qu’une ou plusieurs voitures sont à l’arrêt au sommet. Pas question de faiblir…

Un autre détail important, les routes sont droites. Il n’y a pas beaucoup de lacets. Heureusement, chaque montée est suivie de la descente correspondante. Descentes qui permettent d’atteindre des vitesses  » intéressantes « . Le maximum de la journée : 73 km/h.

Puisque j’en suis à parler des montées, il est bon de savoir que si vous utilisez une carte anglaise au 1 :250 000 (Ordonance Survey) les chevrons qui indiquent la déclivité sont dans le sens inverse de ceux des cartes Michelin. Bref, là où vous vous attendez à avoir une sérieuse descente, vous vous retrouverez devant une sympathique montée. A part cela elles sont excellentes et très précises. Détail intéressant, tous les campings sont indiqués à leurs emplacements exacts.

J’ai terminé la journée en traversant la région du whisky. Les villages ont des noms pittoresques comme Glenlivet par exemple.

JOUR 5
Grantown – Inverness – Fort August – Cannich : 165 km

Après avoir atteint Inverness, j’ai entrepris le tour du Loch Ness.

Si le Loch est spectaculaire, cela ne vaut pas vraiment la peine de faire le tour, du moins à vélo. La route qui longe la rive sud est encore agréable, mais la A82 qui longe l’autre rive et qui relie Inverness à Fort William est un véritable  » monstre  » pour les cyclistes, cars, camions, camping-cars et voitures forment une file continue.

Paradoxalement, c’est sur cette route que j’en ai croisé le plus de cyclistes. A chacun ses plaisirs…

JOUR 6
Cannich – Glen Affric – Dingwall – Lairg : 130 km

Le Glen Affric est considéré comme une des plus belle vallée de l’Ecosse. Malheureusement à 7 heures du matin et sous la pluie elle perd beaucoup de son charme. Sans compter que la route qui la traverse est un cul de sac.

Le reste de la journée fut plutôt une étape de transition ; grandes routes, trafic très dense et, pour couronner le tout, vent de face.

L’objectif était de rejoindre Lairg, dernière ville avant d’arriver dans le Nord de l’Ecosse.

JOUR 7
Lairg – Durness – Scourie : 145 km

La journée commence fort. La route (A836) qui est sensée être une route importante se rétrécit brutalement et devient une  » single track « . La région traversée est superbe, landes désertes et collines à perte de vue.

Après une vingtaine de miles, à Altnaharra (j’ai trouvé le nom sur la carte car sur place il n’y avait rien ou presque), j’ai quitté la A836 pour prendre une route encore plus petite en direction de Hope, petit village situé au bord de l’océan. La route longe le Ben Hope (927 mètres d’altitude) et le Loch Hope. Les paysages sont magnifiques.
Après quelques kilomètres le long de la côte, je suis arrivé à Durness, la ville (ou le village) le plus au nord ouest du pays.

Durness était le premier objectif du voyage. En route pour le suivant, Douvres. C’est à dire traverser le pays du Nord Ouest au Sud Est, sans oublier un petit crochet par les îles Ecossaises : Skye, Mull et Arran.

JOUR 8
Scourie – Lochinver – Ullapool : 111 km

Une des plus belle journée du voyage. Une petite route (B896) avec sans cesse de nouvelles surprises : une cascade à gauche, un cerf à droite, une descente à 25% en face et des paysages à couper le souffle (La mer, les lochs, les montagnes…).

J’ai fait des dizaines de photos rien que pour cette journée. La météo, ciel bleu sans nuages, y était pour beaucoup.

Je n’ai rejoins la grande route qu’une quinzaine de kilomètres avant Ullapool (Loch Lurgainn). Je n’avais pas prévu de m’arrêter à Ullapool, mais j’avoue que les difficultés de la journée m’avaient vraiment exténué.

JOUR 9
Ullapool – Gairloch – Torrindon : 139 km

Une journée de soleil et sans vent. J’ai pu commencer à rouler dès le matin en tee-shirt et en sandales. Les paysages étaient toujours aussi beaux, par contre la circulation était beaucoup moins agréable.

Les 20 derniers kilomètres seront plus amusants. Le route qui rejoint le village de Torrindon est une  » single track  » qui traverse une vallée entourée de sommets de plus de 1000 mètres d’altitude. Je rappelle que la mer n’est qu’à quelques kilomètres.

Sur cette route, j’ai eu droit a un spectacle très impressionnant. Quatre avions de chasse en formation ont traversé la vallée en volant à une altitude plus basse que les sommets environnants. Une vrai jeu vidéo.

A Torrindon, il y a un camping semi-sauvage. C’est à dire une prairie avec un panneau à l’entrée invitant les candidats à aller payer 3 livres à l’office du tourisme. Comme il y avait déjà quelques tentes, je me suis installé sans trop me poser que questions.

Mauvaise idée, car après une petite sieste, je me suis fait agresser par des milliers de moustiques. Je me retrouvais enfin confronté aux fameux  » midges  » dont on m’avais tellement parlé avant le départ. Ils avaient tendance à s’agglutiner en quantité astronomique autour de tout ce que j’avais laissé à l’extérieur (chaussures, vélo,…).

J’ai à peine eu le temps de replonger dans la tente que déjà une centaine y étaient entrés. Cela m’a pris plus d’un quart d’heure pour les exterminer. Je n’ai plus tenté de sortie ce jour là.

JOUR 10
Torrindon – Applecross – Lochcarron – Kyle of Lochalsh : 151 km

A 6 heures de matin, toujours autant de bruit autour de la tente. Les  » midges  » étaient toujours là. J’avais lu quelque part qu’il fallait attendre 10 heures du matin avant d’avoir la paix, mais pas question d’attendre. J’ai donc mis en œuvre les grands moyens. Pantalon de pluie, veste coupe vent, gants et même filet pour la tête. En 10 minutes tout était démonté, plus ou moins emballé et chargé sur le vélo. Le pire c’est qu’à seulement 200 mètres de la prairie, il n’y avait plus aucun moustiques…

La matinée, j’ai roulé sur une  » coastal road « , C’est à dire une  » single track  » qui suit la côte, mais qui n’est absolument pas plate. Pour la première fois depuis le départ j’ai eu quelque difficultés à supporter toutes ces montées à répétition. D’autant plus que l’air était très humide, pluie toute la nuit et soleil matinal pas vraiment convaincant.

Mais bon, à vélo, une mauvaise nuit est souvent suivie d’une moins bonne journée.

A midi, après une bonne sieste sous un soleil enfin un peu efficace, j’ai entrepris la deuxième partie de l’itinéraire  » côtier « . Entre Applecross et Tornapress, soit 16 km, la route part du niveau de la mer pour monter à 626 mètres d’altitude et redescendre au niveau de la mer. Ce col s’appelle le  » Bealach-na Ba  » et semble taillé pour faire souffrir les cyclistes même si j’ai eu la chance de le faire dans le sens le moins abrupt. Au sommet, la vue sur l’ile de Skye est très impressionnante.

La route pour rejoindre Kyle of Lochalsh, point de passage pour rejoindre l’ile de Skye est très fréquentée et pas vraiment agréable. J’ai donc fait quelques détours mais sans vraiment de succès.
Pour la nuit, j’ai choisi un camping de luxe, confortable et sans moustique situé entre Kyle of Lochalsh et Balmacara.

JOUR 11
Kyle of Lochalsh – Maillag – Lochailort – Resipole : 129 km

Pour rejoindre l’île de Skye, il y a deux solutions soit un pont (gratuit pour les vélos) à Kyle of Lochalsh, soit une ferry entre Maillaig et Armadale

J’ai longuement hésité sur l’itinéraire à suivre. Pour visiter l’île, il faut emprunter la A87 à l’aller et au retour. C’est à dire faire beaucoup de kilomètres pour  » rien « , du moins pas des kilomètres dans la bonne direction. J’ai donc décidé de prendre le pont et de me rendre directement à Armadale sans faire le détour par le centre de l’île. Je ne regretterais pas mon choix car une petite route (Tarskavaig Point), parallèle à la route principale, est vraiment fantastique : plages déserte, montées à 20%, petits lacs et paysages idylliques.

Je suis arrivé juste à temps pour embarquer sur le ferry (j’avais les horaires avec moi, merci Internet). Là aussi, comme à Zeebrugge, le cycliste est un piéton. Pas question d’embarquer avec les voitures mais bien par la passerelle qui est à peine plus large que les sacoches. Comme Il faisait très beau et que j’étais de très bonne humeur, pas question non plus de discuter cette logique toute britannique.

JOUR 12
Resipole – Isle of Mull – Oban : 114 km

Soleil et ciel bleu dès le matin. Après avoir traversé la péninsule d’Ardnamurchan (le point le plus à l’ouest de Grande Bretagne), j’ai pris un minuscule ferry à destination de l’île de Mull.

J’ai lu quelque part que c’est un des endroits parmi les plus humides de Grande Bretagne, mais sous le soleil, l’île est magnifique : Le port de Tobermory et ses maisons multicolore, la baie de Calgary et sa plage de sable blanc…

Comme j’avais les horaires du ferry pour Oban (foutu internet), je m’était mis dans la tête d’arriver à temps pour attraper le dernier de la journée. Pour cela, j’ai du faire 20 kilomètres au sprint. Heureusement, il s’agissait d’une des rares route plate d’Ecosse. Je suis arrivé à temps mais j’aurai très bien pu rouler à l’aise car le bateau avait 1 heure de retard.

Pendant la traversée, un violent orage a mis fin à deux jours de canicule. Deux jours c’est déjà pas mal pour la région.

A Oban, ce n’était déjà plus tout à fait les Highlands. Fini les paysages de rêves et les contrées presque désertes. Pour couronner le tout, le camping était horrible et bondé.

JOUR 13
Oban – Dalmally – Lochgilphead – Kilberry : 142 km

Journée de pluie sans vraiment beaucoup d’intérêts. Il y avait sans doute quelques beaux paysages, mais avec la pluie persistante, je n’ai rien vu.

En fin de journée, le soleil a fini par se monter. Je me suis installé pour la nuit au bord de la mer et j’ai eu droit à un superbe coucher de soleil.

JOUR 14
Kiberry – Claonaig – Isle of Arran – Ayr : 121 km

40 km d’une véritable route écossaise (montées imprévues, vent de face…) pour atteindre Claonaig et l’embarcadère du Ferry pour l’île d’Arran.

Après une courte traversée, je suis arrivée sur l’île sous une pluie battante. Dommage, car les paysages avaient l’air intéressants. C’est donc par la route la plus directe (A841) que j’ai traversé l’île et rejoins Brodick, pour prendre un autre ferry à destination d’Adrossan. La ville de Brodrick, la plus importante de l’île, est très touristique.

Adrossan n’est situé qu’à 40 km de Glasgow. La côte entre Adrossan et Ayr n’est pas vraiment extraordinaire. C’est une succession de stations plus ou moins balnéaires qui n’ont pas grand chose à proposer, du moins pour un cycliste. Et en plus c’est plat.

Un détail surprenant, le soir, il y a beaucoup de gens le long des plages pour admirer le coucher du soleil, mais ils ne sortent pas de leurs voitures.

JOUR 15
Ayr – Newton Stewart – Kirkcudbright : 121 km

Entre Ayr et Newton Stewart, changement total de paysage. Après la plaine côtière, je me suis retrouvé au milieu de collines et de forêts assez impressionnantes. C’est moins raide que dans le Nord, mais très sauvage et surtout désert. Je n’ai croisé que 2 voitures sur toute la matinée. Le temps exécrable n’y était peut être pas étranger.
Dans cette région les gens parlent écossais. C’est assez surprenant et, surtout, incompréhensible.
JOUR 16
Kirkcudbright – Dumfries – Hadrian Wall : 164 km

Matinée dantesque. Pour mes derniers kilomètres en Ecosse, je vais avoir droit a une démonstration pratique de l’expression  » douche écossaise « . Heureusement, le vent (violent comme d’habitude) était favorable ce qui m’a permis de rouler à une bonne moyenne et de quitter cette région humide.

J’ai fait un détour pour aller visiter le  » Mur d’Hadrien « , du moins ce qu’il en reste. Il n’y a pas grand chose à voir, mais le site est grandiose et avec un peu d’imagination…
Aujourd’hui, j’ai quitté l’Ecosse. Déjà 2000 kilomètres depuis le départ d’Edinburgh et aucun vrai problème à signaler.

JOUR 17
Once Brewed – Ambleside – Hawkshead : 122 km

Encore un détour au programme pour aller visiter la région de  » Lake District « , haut lieu du tourisme en Angleterre. C’est, comme son nom l’indique, une région de lacs, mais également de montagnes. Un coin superbe, mais très fréquenté. Le nombre de voitures au mètre carré est infernal. A chaque croisement, il y a un embouteillage, même au milieu des bois.

Ici aussi, les routes ont été tracées en ligne droite. Il paraît que cela date des romains. Les lignes droites en montagne cela donne de très belles montées. Pour atteindre Ambleside et Widermere (les deux principales villes de la région) sans prendre de trop grandes routes, il faut passer par la  » Kirkstone Pass « . Une jolie côte d’une dizaine de kilomètres avec quelques passages à 20 % et des paysages fantastiques. Ce fut la plus belle (la plus dure) ascension du voyage malgré le nombre voitures qui roulent sans aucune considération pour tout ce qui n’est pas motorisé.

Dans cette région, la majorité des vélos que j’ai croisé étaient équipés d’un rétroviseur… Cela donne un peu une idée de l’importance du trafic.

JOUR 18
Hawkshead – Windemere – Lancaster – Croston : 124 km

Lever matinal pour une journée à l’objectif qui pourrait paraître insolite. Rouler sur un maximum de grandes routes et traverser un maximum de villes. En effet, cela fait 18 jours que je suis parti, mais je n’ai pas encore vraiment eu l’occasion de me frotter au trafic urbain. Exercice très différent que de rouler sur de petites routes de campagne, même si elles sont surchargées de voitures. Donc, avant de traverser Liverpool, un petit échauffement s’imposait.

En cours de route, j’ai appris quelque chose d’incroyable. Dans ce sympathique pays, ils n’utilisent pas la même monnaie au nord et au sud. Il existe des livres écossaises et des livres anglaises. Le gérant du premier magasin anglais dans lequel j’ai fais des courses a refusé un billet de 20 livres. D’abord, j’ai cru qu’il le trouvait trop humide (il faut absolument que je change de sacoche de guidon…), mais en fait, c’était un billet  » Ecossais « . J’ai donc du le changer à la banque (sans frais). L’Euro est encore très loin.

JOUR 19
Croston – Liverpool – Chester : 147 km

Si vous regardez une carte d’Angleterre, vous verrez que le pays est coupé horizontalement en deux par une série de villes : Liverpool, Manchester, Sheffiled… Traverser cette zone urbanisée au guidon de son tout petit vélo n’est pas très encourageant.

Mon plan était de contourner Liverpool par l’Ouest et de rejoindre le centre en passant par le port. Malgré la taille des routes d’accès (2×2 voies), l’approche ne fut pas trop compliquée. Il y avait un grand nombre de pistes cyclables plus ou moins entretenues et de trottoirs praticables. Arrivé dans le centre, je comptais traverser la rivière Mersey par le ferry, mais il était interdit aux 2 roues. J’ai donc roulé jusqu’au premier pont.

De l’autre coté de la rivière, je me suis perdu dans une série de lotissements, tout en sachant exactement où je me trouvais. Le chemin était très bien indiqué, mais uniquement par l’  » Express Way  » (presque une autoroute). Impossible de trouver une autre solution. Après une heure de vaines recherches, j’ai finalement pris la voie expresse.

A Chester, ville très touristique, la meilleure solution pour dormir était le camping situé en dehors de la ville. Pour y arriver, des grandes routes et des ronds points gigantesques.

Bref, pas vraiment une journée bucolique…mais quand même intéressante. Le voyage à vélo c’est aussi pouvoir s’adapter à tous les types de terrains.

JOUR 20
Chester – Telford – Bridgnorth : 133 km

J’avais prévu de faire un petit crochet par le Pays de Galles, mais la pluie en a décidé autrement. C’est donc trempé jusqu’aux os que j’ai pris la direction du sud et non de l’ouest.

Dans cette région, toutes les routes sont bordées de haies parfois très hautes, donc pas de vues et même parfois l’impression de rouler des heures dans un tunnel.
Le pire, surtout en fin d’après-midi (vendredi oblige), était la circulation. A chaque carrefour, même en pleine campagne, il y a avait au minimum 5 voitures. J’avais parfois l’impression qu’elles se matérialisaient à mon arrivée.
J’ai du faire plusieurs arrêts car la pluie, de plus en plus délirante, rendait la visibilité vraiment limite.

JOUR 21
Bridgnorth – Gloucester – Slimbridge : 130 km

Au réveil, le soleil était au rendez-vous. Avec mon enthousiasme habituel, je me suis dis que c’était parti pour au moins deux ou trois jours, mais cela n’allait pas durer. Les difficultés allaient s’enchaîner les unes après les autres.

J’ai commencé à rouler avec mes affaires trempées. Je me suis dis qu’avec le petit rayon de soleil matinal cela allait sécher rapidement. Et bien non, car je roule vers le sud et le soleil se lève à l’Est. Les haies omniprésentes font que le coté gauche de la route est toujours à l’ombre. A 9 heures, les nuages étaient de retour. A 12 heures, la pluie reprenait. A 15 heures, j’étais bloqué dans une station service à la sortie de Gloucester car la pluie était trop importante pour pouvoir continuer sans prendre de risques inutiles.

JOUR 22
Slimbridge – Bath – Salisbury – Landford : 162 km

La pluie s’est arrêtée vers minuit. Dès le matin, soleil et vent dans la bonne direction. Une excellente journée en perspective.

J’ai même eu le temps de faire un peu de tourisme. La visite de Bath, une ville assez surprenante, et la cathédrale de Salisbury étaient au programme.

La journée s’est terminée sans pluie et sans moustiques. De vraies vacances…

JOUR 23
Landford – Portsmouth – Chichester : 166 km

J’ai commencé par une visite de  » New Forest « , un parc naturel où les chevaux, les vaches et même les ânes vivent en semi-liberté. Ils sont partout, même dans les villages.

La visite de Portsmouth ne m’a pas laissé un souvenir impérissable.

JOUR 24
Chichester – Brighton – Eastbourne – Pevensey : 117 km

Une journée pour longer la côte sud et ses superbes falaises.  » Beachy Head  » est la plus haute et la plus belle.

En fin d’après-midi, je me suis arrêté plus tôt que prévu car le pneu arrière a rendu l’âme. Un peu de bricolage lui permettra quand même de tenir les 400 kilomètres qui me séparent encore de l’arrivée.

JOUR 25
Pevensey – Rye – Westenham : 103 km

Une rapide journée pour me rapprocher de Douvres. La visite de Rye, ville médiévale, sera le seul arrêt.

JOUR 26
Westenham – Folkstone – Dover : 53 km

Quelques kilomètres pour atteindre Douvres et faire la sieste sur une plage, très inconfortable (galets), en prévision du lendemain.

JOUR 27
Calais – Bruxelles : 222 km

A 02h00, embarquement à bord du ferry. A cette heure matinale, je suis le seul cycliste. Débarquement à 04h30, heure du continent.

C’est donc vers 05h00 que j’ai commencé à rouler pour ce qui était le dernier objectif du voyage, effectuer les 220 kilomètres qui séparent Calais de Bruxelles d’une traite. Objectif un peu infantile, je l’admets, mais l’occasion était trop belle.
A 18h00, j’était enfin dans MA douche.

 

CONCLUSIONS

Pour visiter la Grande Bretagne à vélo, deux points sont très importants.
L’entrainement : Pour ne pas perdre quelques boulons dans les nombreuses et, parfois, infernales montées à répétition, il vaut mieux avoir déjà quelques kilomètres dans les jambes.

La motivation : Pour supporter la pluie incessante et la circulation oppressante, il est important d’avoir un objectif précis à atteindre.

Les routes anglaises ne sont pas très amusantes. les haies et les talus empêchent de profiter des paysages. L’Ecosse par contre, c’est vraiment fantastique.

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