MAROC – ANTI ATLAS

mar1j6-2Date : Décembre 2003
Départ : Agadir
Itinéraire : Tafraoute, Tiznit, Sidi Ifni, Guelmim, Tata, Taroudant.
Arrivée : Agadir
Distance : 1 133 km
Nombre de jours : 10
Les photos sur: Flickr

Du soleil au mois de décembre, c’est tentant.

J’ai pris l’avion à destination d’Agadir avec l’intention de découvrir les montagnes de l’Anti Atlas.

Je suis arrivé à Agadir en fin de journée. Ayant déjà eu l’occasion de faire le trajet entre l’aéroport et la ville en voiture, je ne m’y suis pas risqué à vélo et de nuit. C’est en taxi, les bagages et le vélo encore emballés, que j’ai rejoint l’hôtel réservé pour la première nuit.

Vers minuit, j’ai été réveillé par un bruit familier, la pluie.

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JOUR 1
Agadir – Aït Baha : 67 km

Montage du vélo devant l’hôtel sous les yeux de touristes motorisés un peu surpris mais pas encore assez réveillé ne fusse que pour dire bonjour. Départ sur la route encore détrempée et sous un ciel gris.

La banlieue d’Agadir n’est pas vraiment excitante. Une grand-route à 2×2 voies quitte la ville. La circulation est dense et un peu anarchique. Ce n’est pas vraiment agréable, mais, avec un peu de concentration, pas vraiment difficile.

L’orientation est très simple et la route de Tafraoute facile à trouver.

Les premiers kilomètres ne sont pas terribles, du moins jusqu’à Aït Baha. C’est une longue ligne droite, plate, qui traverse des petites villes et des villages un peu sinistres.

Je me suis arrêté à Aït Baha car je n’étais pas encore du tout dans le rythme. Sieste tout l’après-midi.

JOUR 2
Aït Baha – Tafraoute : 96 km

le ciel était bleu dès le matin et le soleil enfin bien présent, mais il faisait froid. Une bonne partie de la matinée, j’ai roulé avec un coupe vent et même des collants.

Sans transition, la route est passée de la plaine à la montagne et propose des vues superbes et variées.

Vingt kilomètres avant Tafraoute un col assez costaud rappelle que le voyage à vélo n’est pas tout à fait des vacances comme les autres.

Tafraoute est une petite ville agréable quoique très touristique. A peine arrivé, je me suis fait aborder par un des vendeurs du magasin de tapis qui m’a proposé le meilleur hôtel, le meilleur restaurant et, bien évidemment, le meilleur marchand de tapis. Après lui avoir expliqué que je préférerais visiter plusieurs hôtels et que mon métier d’agent de voyage est presque le même que le sien (toucher une commission sur les nuits d’hôtel), il m’a fait visiter toute la ville, tous les restaurants et même offert le thé sans plus parler de tapis.

A l’hôtel, je n’ai même pas eu le temps de demander où ranger mon vélo que le patron me proposait de le mettre dans ma chambre.

Le soir, premier tajine. Je devrais dire mes deux premiers tajines car cette première vraie journée m’avait ouvert l’appétit. Je me suis donc offert une double ration.

Ayant eu quelques problèmes avec la valve d’une des chambres à air, je suis parti à la recherche du réparateur de vélo le plus proche. Tâche très simple car il y a beaucoup de vélo et c’est sans aucun problème qu’il m’a fourni une chambre à air d’une excellente qualité.

JOUR 3
Tafraoute – Tiznit : 107 km

La première partie, jusqu’au col du Kerdous est superbe.

Ensuite, c’est moins impressionnant et moins montagneux, mais quand même intéressant.

Tiznit est une grande ville un peu sinistre, sans doute parce que je l’ai visitée dans le noir.

JOUR 4
Tiznit – Goulimine : 139 km

Départ au lever du soleil, c’est à dire vers 07h00. L’étape de la journée se divise en trois parties.

La route de Tiznit à Mirleft traverse une série de collines dont je ne verrais rien car il y avait un brouillard à couper au couteau. C’est assez inquiétant de rouler sans aucune visibilité sur une route empruntée par des très vieilles voitures (Peugeot 504 et même 404), par des camions sans trop d’éclairages et même des ânes sans éclairage du tout. Heureusement, mon coupe-vent jaune me rendait légèrement plus visible que les autres.

A partir de Mirleft, deuxième partie de l’étape, l’itinéraire longe l’océan jusqu’à Sidi Ifni. La route est assez touristique. J’ai croisé plusieurs convois de camping-cars et de 4×4 équipés pour partir au bout du monde.

C’est également sur cette route que j’ai croisé les premiers enfants. Les jours précédant, ils se contentaient de dire bonjour de loin. Par contre là, à chaque montée, il y en avait plusieurs qui couraient à coté du vélo en réclament un cadeau. Plus la montée est dure plus c’est énervant, mais bon, cela fait partie du jeu et après quelques jours cela ne me dérangera plus.

La troisième partie relie Sidi Ifni à Goulimine. La route quitte la mer pour traverser quelques collines. Bref une route sportive comme je les aime. Les vingt derniers kilomètres sont, par contre, une longue ligne droite sans beaucoup d’intérêts.

A Goulimine , surnommée  » Porte du Sahara « , il n’y a pas grand chose a visiter, mais le dépaysement est garanti.

J’ai eu quelques difficultés a trouver un hôtel car ils étaient tous complets. C’était le 31 décembre. Heureusement, j’ai rapidement rencontré quelqu’un qui m’a aidé dans mes recherches.

JOUR 5
Goulimine – Taghjicht : 79 km

Goulimine est une ville de commerçants, donc, 1er janvier ou pas, les épiceries sont déjà toutes ouvertes à 07h00 et il y en a beaucoup. Pas de problèmes pour faire des provisions avant le départ.

Aujourd’hui, la journée sera courte. D’abord 40 kilomètres sur la N1, une grand-route un peu monotone qui traverse tout le pays du Nord au Sud. Heureusement, il n’y avait pas trop de circulation.

A Bouizakarne, J’ai pris la direction de Tata, une ancienne piste récemment macadamisée, pendant une quarantaine de kilomètres.

Arrêt à Taghicht. Village situé au cœur d’une palmeraie et qui dispose d’une confortable auberge.

JOUR 6
Taghjicht – Tata : 209 km

Sans doute une de mes plus belle journée de vélo. Plus de 200 km d’une route déserte (ou presque) à travers des paysages très impressionnants. La fin de l’Anti-Atlas à gauche et le début du désert à droite. Le vent dans le dos toute la journée m’a permis de réaliser le trajet à plus de 24 km/h de moyenne.

JOUR 7
Tata – Igherm : 112 km

Encore une route de rêve. Pour rejoindre Igherm, petite ville située au cœur de l’Anti-Atlas, à 1700 mètres d’altitude, la route traverse de nombreuses palmeraies dans un décor montagneux très impressionnant.

Comme je me suis un peu trop arrêté pour prendre des photos, je n’ai pas réussi à atteindre Igherm avant le coucher du soleil. J’en ai donc profité pour tester ma nouvelle tente (ultralight) et dormir dans la nature. Le seul problème c’est qu’à cette époque de l’année il fait noir de 18h00 à 07h00, soit pendant 13 heures. Ce qui est un peu long pour dormir même quand on est fatigué.

JOUR 8
Igherm – Taliouine : 118 km

La route entre Igherm et Taliouine est encore indiquée comme étant une piste sur certaines cartes. Après quelques kilomètres de montée, la route descend pendant près de 60 km. Heureusement car j’avais le vent de face.

Le ciel était un peu moins clair que les jours précédents, ce qui m’a empêché de pleinement profité des vues sur le Haut Atlas.

Des ouvriers travaillant sur le bord de la route m’ont offert du thé et du pain en quantité suffisante pour que je n’ai pas à m’arrêter à midi.

Un peu avant Taliouine, j’ai rejoint la grand-route (N10) qui relie Agadir à Ourzazate. A Taliouine, il y a de nombreuses auberges confortables. Il paraît que c’est le point de départ idéal pour effectuer des randonnées dans le djebel Siroua, mais cela ne devait pas être la saison car j’étais le seul dans l’hôtel. (Il n’y avait que 6 chambres, mais quand mêmec).

JOUR 9
Taliouine – Taroudant : 109 km

Pour rejoindre Taroudant, la route qui longe l’Oued Sous permet d’éviter la N10. A part quelques vues sur les sommets enneigés du Haut Atlas, il n’y a rien de vraiment extraordinaire à voir. Une fois de plus, j’avais le vent dans le dos. Résultat, près de 25 km/h de moyenne.

Taroudant est une jolie ville avec ses remparts, ses souks et sa place animée mais quel que soit le pays, en ville, avec un vélo et ses bagages on est toujours un peu comme un cheveu dans la soupe.

JOUR 10
Taroudant – Agadir : 86 km

J’avais calculé seulement une cinquantaine de kilomètres par la grand-route pour atteindre l’aéroport, mais j’ai essayé d’éviter cet itinéraire. Tout ce que j’ai réussi c’est rallonger le parcours et me retrouver sur la route Agadir – Marrakech qui est bondée de camions. Bref un mauvais plan d’autant plus que j’ai eu droit à un spectacle un peu démotivant, un troupeau entier de chèvres qui est passé sous un semi-remorque.

CONCLUSIONS

l’Anti-Atlas à vélo est une excellente destination pour plusieurs raisons :
Le climat : En décembre, il fait beau et, surtout, pas trop chaud.
L’accès : Il existe de nombreux vols directs à destination d’Agadir. Aucun problème pour embarquer le vélo dans l’avion. La destination étant bien connue des surfeurs et des golfeurs. Un planche de surf ou un sac de golf c’est aussi (voire plus) volumineux qu’un vélo.
Les routes : Elles sont en très bon état et peu fréquentées. Il faut juste accepter de rouler de tant en tant sur le bas coté pour laisser passer un camion.
Le logement : Il y a des hôtels très bon marché partout. Un sac de couchage peut être utile car il fait froid la nuit et parfois la couleur des drapsc Une tente peut toujours servir, mais ce n’est pas indispensable.
Le ravitaillement : Dans chaque ville il y a au moins une épicerie (souvent plusieurs). Elles ont toutes de l’eau minérale, parfois même au frigo. Pour le midi, du pain et du fromage (Vache qui rit) est la meilleure solution. Les hôtels proposent souvent la demi-pension, c’est à dire le tajine et un fruit pour le dîner et du pain et de la confiture pour le petit-déjeuner.
La population (adulte) : Il y a des marocains partout même dans les endroits les plus déserts (normal me direz vous puisque c’est au Maroc). Si vous vous arrêtez sur le bord de la route, vous pouvez être certain que quelqu’un va apparaître. Si vous avez un problème, il y aura donc toujours quelqu’un pour vous aider. Il faut juste vérifier qu’il soit en mesure de vous aider. En dehors des villes, tout le monde dit bonjour et cela c’est très bien.
Les enfants : Il faut faire bien attention de différencier ceux qui mendient un cadeau quelconque (une véritable plaie) et ceux qui sont juste curieux. Parfois cela vaut la peine de s’arrêter ou, s’ils sont à vélo, de faire un peu la course.
La sécurité : Avant de partir, je m’étais acheté un gros cadenas. Je ne l’ai jamais utilisé. Je n’ai eu qu’un seul vrai stress quand je me suis fait attaquer par un chien qui semblait vraiment très agressif. C’était heureusement dans une descente. Il y a beaucoup de chien mais ils ne s’intéressent généralement pas au vélo. Pour le reste, rien à signaler.

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