CANADA (BC)

OLYMPUS DIGITAL CAMERADate : Juillet 2005
Départ : Vancouver
Itinéraire : Whistler, Mt Robson, Jasper, Lake Louise, Nelson, Kelowna, Hope, Vancouver Island, Sunshine Coast.
Arrivée : Vancouver
Distance : 3 502 km
Nombre de jours : 27
Les photos sur : Flickr

cartecan

DEPART

C’est donc le 1 juillet vers 15 h (heure locale) que je suis arrivé à Vancouver. Le voyage a été long, mais le décalage horaire m’a permis de récupérer 9 heures.

L’aéroport de Vancouver est très bien organisé et les formalités douanières sont vite réglées. Un énorme panneau lumineux annonce que l’accueil peut également se faire en français mais le douanier ne connaît qu’un seul mot : bonjour… Le reste se fait en anglais.

Le vélo est très facile à récupérer car il y a un comptoir spécial pour les bagages de grande taille.

Quitter un aéroport à vélo n’est pas toujours simple mais à Vancouver une piste cyclable bien indiquée permet de rejoindre la ville. Ce n’est pas vraiment une piste cyclable mais plutôt un itinéraire pour les vélos empruntant parfois la bande des pneus crevés, parfois le trottoir et parfois la route elle-même. C’est un excellent système car il permet de s’intégrer réellement au trafic.

En Colombie Britannique, le port du casque est obligatoire. C’est un peu contre mes habitudes mais pourquoi pas ?

J’avais réservé un hôtel situé à une dizaine de kilomètres de l’aéroport pour la première et la dernière nuit du voyage. L’objectif était d’y laisser les bagages qui n’étaient pas indispensables : la housse de transport du vélo, le kit bag dans lequel je transporte mes sacoches et les outils uniquement nécessaires au montage et au démontage du vélo.

Première bonne surprise, rien n’a l’air impossible dans ce pays. Laisser un sac pendant un mois n’a posé aucun problème.

JOUR 1
Vancouver – Vancouver : 86 km

Départ à l’aube et sous la pluie à la découverte de Vancouver.

Vancouver est quadrillé par des rues et des avenues. Certaines de ces rues et de ces avenues sont aménagées pour faciliter la circulation des cyclistes. A chaque carrefour important, un feu équipé d’un interrupteur permet de faire passer directement les feux au vert.

J’ai commencé par  » Downtown  » avant de faire le tour du  » Stanley Park  » et de terminer par les plages situées à l’ouest de la ville. Visiter Vancouver à vélo est très facile et très agréable.

JOUR 2
Vancouver – Brandywine Falls : 125 km

Pour rejoindre la Hwy 99 (Sea to Sky Highway), il faut d’abord franchir le Lions Gate Bridge et ensuite prendre  » Marine Drive « , une route qui longe la côte entre des villas cossues en direction de West Vancouver.

La Hwy 99 commence à Horseshoe Bay et longe une immense baie. La circulation est infernale, surtout en fin d’après-midi (c’était un dimanche). Les vues sur la mer sont un peu limitées car le route est tellement large que, roulant coté montagne, je n’ai quasiment rien vu de la journée. Les voitures font énormément de bruits : gros moteurs, gros pneus. Il y avait aussi beaucoup de travaux. Dur, dur pour commencer…

Je me suis arrêté dans le camping d’un parc provincial. Ces campings sont équipés de toilettes sèches et d’un point d’eau. Comme dans tous les campings canadiens, tous les emplacements disposent d’une table de pique-nique et d’un barbecue. Bref, le grand luxe pour un voyageur à vélo même s’il n’y a pas de douche. Un seul inconvénient, le prix. En général 14,00 CAN par emplacement quelque soit le nombre de personne. C’est-à-dire vraiment pas cher pour un camping car avec 8 personnes mais un peu cher pour un cycliste solitaire.

JOUR 3
Brandywine Falls – Lillooet : 148 km

Je dois avouer qu’au réveil j’étais un peu inquiet suite à la journée pas vraiment extraordinaire de la veille. D’autant plus qu’il avait plut toute la nuit.
Heureusement, après avoir dépassé Whistler, les paysages et la route sont devenus de plus en plus intéressants.

Entre Pemberton et Lillooet Lake, la route traverse une réserve indienne. C’est un peu le ¼ monde. Les maison font un peu bidonville, mais comme il y a énormément d’espace entre elles, cela ne gène pas trop. C’est même très dépaysant.
A partir de Lillooet Lake, la route se met à grimper violemment. Un panneau annonce même  » Strong grades next 13 km « .

Il faut savoir que normalement il n’y a aucune indication de déclivité dans les montées. Tout le monde s’en fout car les voitures et les camions ont tous des énormes moteurs. Par contre dans les descentes, il y a de nombreux panneaux surtout pour les camions. L’arrivée au sommet est généralement indiquée par un parking  » Brake Check  » où les camions doivent s’arrêter pour contrôler les freins.

Je me suis donc retrouvé sur la seule route de la région où un panneau annonçait une forte montée. Autant dire que cela n’a pas été de tout repos… Heureusement, la route est vraiment belle.

La descente est très amusante bien qu’entrecoupée de quelques montées assez dures. J’ai plusieurs fois dépassé les 70 km/h.

Deux kilomètres avant Lillooet, j’ai vu un panneau  » Campground « . J’ai été voir et je suis tombé sur un camping gratuit parfaitement entretenu (eaux, toilettes et réserve de bois).

JOUR 4
Lillooet – Clinton : 116 km

A moins d’un kilomètre du camping, j’ai vu mon premier ours. C’est plutôt lui qui m’a vu, car c’est le bruit qu’il a fait en s’enfuyant qui m’a permis de le repérer. Il n’était vraiment pas grand et avait l’air très inquiet, mais c’était quand même un ours.
80 kilomètres était au programme de la matinée. Sur la carte au 1/580 000, ce trajet semblait assez simple, mais c’était sans tenir compte du relief. J’ai mis plus de 6 heures pour rejoindre la jonction avec la Hwy 97 (Cariboo Highway).

La route est une succession de (vraiment) faux plats et cela n’avance pas. Heureusement, les paysages sont intéressants surtouts la vallée de la Fraser et le lac Pavilion.

Il y a énormément de camions de transport de bois. Dans un sens ils roulent chargés et dans l’autre à vide. Ils ont alors l’arrière de la remorque qui est posée sur l’avant ce qui leurs permet de rouler encore plus vite. La prudence s’impose.

La circulation sur la Hwy 97 (Cariboo Highway) est infernale. Il n’y a que 2 voies, mais en pratique c’est une véritable autoroute. Camions gigantesques, Camping car, pick-up, 4X4, voitures, motos… se suivent dans un flot presque continu. Les camions font un bruit infernal, surtout quand ils utilisent leur frein moteur. Pour la petite histoire, à l’entrée de chaque ville ou village, un panneau rappelle aux camionneurs qu’il est interdit d’utiliser le frein moteur dans les zones urbaines.

J’avais prévu de continuer cette route jusqu’à Prince George, soit 400 km mais le trafic m’a vite fait changé d’avis. Comme il n’y a que deux routes qui montent vers le Nord, j’ai décider de tenter ma chance sur l’autre : La Hwy 5 (Yellowhead south).

Le camping de Clinton est situé le long de la Hwy 97 en bordure d’une descente (un paradis pour les freins moteur). Pour dormir, j’ai du me mettre des bouchons dans les oreilles car le bruit était infernal. Le soir le camping s’est rempli de camping car, principalement des américains en route pour l’Alaska. Pour info, un camping car américain s’appelle un  » RV  » (Recreational vehicule) et remorque presque toujours une autre voiture, souvent un 4×4.

JOUR 5
Clinton – Little Fort : 173 km

A 5h15, il pleut. Un quart d’heure plus tard, il fait beau et le ciel est complètement dégagé. Le temps change vite dans ce pays.

J’ai décidé de me lever chaque matin à 5h30. Avec le décalage horaire, cela ne pose aucune difficulté. Se lever tôt permet de mieux profiter des nombreuses surprises que réserve une journée de vélo.

Je ne suis pas le seul à me lever tôt car malgré l’heure matinale, j’ai croisé un autre cycliste. Il venait d’Anchorage, Alaska, et se rendais à Portland, Oregon. Une longue route où les difficultés ne semblent pas manquer : pluie tous les jours, problèmes pour trouver à manger… C’est du moins ce que j’ai compris car son accent était un peu compliqué pour moi qui viens de Brussels, Belgium (c’est où ça).

J’ai quitté la Hwy 97 à 70 Mile House, un village composé d’une station service, un motel et quelques maisons. Une  » scenic road  » permet de rejoindre la Hwy 5 via la Hwy 24 et le  » Green Lake « .

Les rives du  » Green Lake  » semblent assez touristiques, mais il n’y a personne sur la route, à pied comme en voiture. On peut y voir 1001 versions de  » Ma cabane au Canada « , du petit débarras au chalet de 10 pièces avec de nombreux garages.
Le détour vaut la peine car les eaux du lac sont vraiment vertes. Le contraste avec le bleu du ciel est très impressionnant.

Malheureusement le temps s’est vite gâté. La pluie et même la grêle ont remplacé le ciel bleu.

Avant d’arriver à Little Fort, il y a une superbe descente. Dix kilomètres presque en ligne droite à +/- 8%. Malheureusement la pluie m’a empêché d’en profiter pleinement.
Dans la vallée, le mauvais temps n’était pas encore arrivé. Il faisait même encore chaud. J’avais l’air un peu d’un extra terrestre avec mes affaires de pluie complètement trempées.

Le soir je me suis arrêté à un motel. A un motel et pas dans un motel car au Canada ils ont souvent des emplacements pour camper.

JOUR 6
Little Fort – Blue River : 142 km

La pluie s’est arrêtée pendant la nuit. Malheureusement, elle a reprit à 06h12. J’étais juste en train de refermer ma tartine de confiture.

La Hwy 5 est bien moins fréquentée que la Hwy 97. Il y a quand même pas mal de camions. Avec la pluie, les dépassements (les leurs, pas les miens…) sont assez impressionnants.

Elle est moins fréquentée, mais quand même un peu monotone. Il y a bien quelques beaux paysages, mais rien d’extraordinaire.

A 30 km avant Blue River, un panneau indique que l’on arrive en haute montagne…à seulement 700 mètres d’altitude. J’imagine qu’en hiver, les routes doivent être beaucoup moins confortable.

La Hwy 5 suit la vallée de la  » North Thompson « . Elle n’est pas la seule à suivre cette vallée. Il y a aussi une voie ferrée empruntée pas des trains de marchandise aux innombrables wagons. A chaque passage à niveau le machiniste annonce l’arrivée du train par 2 ou 3 coups de  » sifflets « … Un bruit infernal, surtout quand on essaye de dormir à proximité.

JOUR 7
Blue River – Valemount : 102 km

La pluie qui s’était un peu calmée en début de soirée est repartie de plus belle vers 4 heures du matin. Elle ne s’arrêtera plus. La température a également baissée. Et oui, je suis en  » haute montagne  » et cela me fait déjà beaucoup moins rigoler… J’ai sorti les collants et les sous vêtements d’hiver.

J’ai rapidement avalé les 100 km entre Blue River et Valemount. Entre ces 2 villages, il n’y a rien. C’est même assez sauvage. Malheureusement, je n’ai absolument rien vu car les nuages étaient très bas. C’est dommage car entre 2 nuages, j’ai quand même aperçu des sommets enneigés.

Pour me consoler, un ours a quand même traversé la route une centaine de mètre devant moi.

Je me suis arrêté dans un camping de luxe. J’ai passé la nuit au milieu de RV’s gigantesques.

Bref, l’ours excepté, ce fut ma plus mauvaise journée…mais cela je ne le savais pas encore. La pluie a continué toute la nuit. Elle ne s’arrêtera que le lendemain vers 11 heures.

JOUR 8
Valemount – Jasper : 131 km

Encore un départ sous la pluie.

Après avoir atteint la jonction entre la Hwy 5 et la Hwy 16, j’ai pris la direction de Jasper.

Il faisait de plus en plus froid. Pour me réchauffer un peu, je me suis arrêté au centre touristique du Mount Robson. Le temps d’acheter un Mars et de ressortir du magasin, les nuages avaient presque entièrement disparus. Le sommet du Mount Robson, le plus haut sommet de Rocheuses canadiennes, était encore invisible mais la route était ensoleillée.

La suite de la journée sera beaucoup plus agréable. Avec le soleil, les paysages semblent tout droit sortis d’une carte postale.

Un peu avant Jasper, c’est la frontière entre la Colombie Britannique et l’Alberta. Ce passage implique un changement d’heure. La belle affaire, le décalage horaire n’est plus de 9 heures mais seulement de 8. Ne restant que 4 jours en Alberta, j’ai gardé l’heure de la Colombie Britannique.

Juste après la frontière, c’est l’entrée dans le Parc National de Jasper. Un péage est installé à l’entrée. Il faut déclarer le nombre de nuit que l’on compter rester dans les parcs (Jasper, Banff, Kootenay…) et de payer. Le prix est par personne. C’est un peu cher pour un vélo qui ne pollue pas mais c’est pour la bonne cause et cela en vaut la peine.

Un petit détail amusant dans les parcs nationaux, tout est indiqué en anglais et en français. C’est pittoresque au début mais cela enlève vite un peu de l’exotisme.
A Jasper …. Changement de Canada. Une grande rue touristique et beaucoup de monde. C’est enfin l’occasion de voir la tête des gens qui me dépassent à longueur de journée en camping car (ou RV). Ils sont tous garés à l’entrée de la ville comme à la parade.

Après quelques courses, je me suis rendu au camping le plus proche. Le camping sauvage (ou sans autorisation) est rigoureusement interdit dans le parc.
Je n’avais jamais vu un camping aussi grand et surtout aussi vaste. C’est très organisé et cela coûte très cher. Le prix est par emplacement quelques soit le nombre de personne.

Heureusement, j’ai croisé un autre cycliste à l’entrée et nous avons partagé un emplacement. Nous avions déjà payé tous les deux. Nous n’avons eu aucune difficulté à nous faire remboursé un des deux emplacements. Pour ce genre de détails le Canada est vraiment un pays très agréable. Les phrases  » c’est pas possible  » ou  » c’est pas prévu « … ne semblent pas faire partie du vocabulaire.

Les parcs c’est aussi le pays des ours. Pour la nuit, il y a des containers équipés d’armoires métalliques pour y placer tout ce qui se mange ou qui sent bon.

JOUR 9
Jasper – Columbia Icefield : 107 km

Après une nuit sans pluie (enfin), je suis parti sous un ciel bleu. Il faisait très froid, mais bon… c’est quand même la montagne et pas n’importe quelle montagne.
Me voici enfin sur l’Icefield Parkway, la plus belle route du monde selon les canadiens.
Les paysages sont splendides, mais j’ai trouvé la route un peu trop droite et pas suffisamment difficile pour vraiment se sentir en montagne.

Pour éviter les trop fortes montées, les routes sont construites sur des talus, parfois gigantesques. A vélo, cela réduit un peu la coté naturel de la route. L’énorme bas coté (un peu comme une bande de pneu crevé) permet par contre de rouler en toute sécurité.

Malgré cela, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Il y a de nombreux cyclistes sur cette route. Il y a aussi quelques animaux. Ils sont généralement cachés aux pieds des talus. Donc pas visibles des voitures qui roulent au milieu de la route. A vélo par contre on a beaucoup plus de chance. J’ai pu admirer un ours à moins de 30 mètres.

A propos des ours et des autres animaux sauvages, il y a beaucoup de panneaux annonçant leurs présences et pour inciter à les respecter. Il est même interdit de jeter un trognon de pomme (il y a des panneaux correspondant). Cela fait que très peu de gens osent s’arrêter ou sortir de leur voiture. Donc, même s’il y a de la circulation sur la route, on ne voit quasiment personne.

Un peu avant d’arriver aux glaciers, il y a enfin une vraie côte dans laquelle j’ai rattrapé un couple d’Allemands un peu à la peine. Enfin, je rencontrais des Allemands. Depuis le début du voyage, la première question que l’on me pose systématiquement est  » Are you German ? « . Quand je répond  » No, Belgian « , la réponse est également toujours la même :  » Ah ah  » (traduction : mais quel peut bien être ce pays…).

Les vues sur les glaciers sont vraiment impressionnantes. Ils se suivent les uns après les autres.

Juste après le plus gros (et son inévitable centre d’information touristique), il y a un petit camping. Petit, car il est inaccessible au camping car (RV) et autres caravanes. Il n’y a même des emplacements à l’écart réservé uniquement aux randonneurs. Comme infrastructure, un citerne d’eau potable, 2 toilettes sèches et un petit refuge avec les inévitables casiers à ours.

A propos des casiers à ours. En pratique, ils ne sont pas très utilisés. Le camping n’est pas accessible au RV, mais bien aux. Le coffre fait généralement office de casier.

JOUR 10
Columbia Icefield – Lake Louise : 145 km

Après une nuit infernale (froid, pluie et humidité) à 2000 mètres d’altitude, j’ai repris la route sous la pluie une fois de plus.

Après quelques kilomètres, je suis arrivé au sommet du col et j’ai entamé la descente. Une route grandiose que j’ai parcourue sans croiser personne. A 6h30 du matin, les touristes normaux sont encore dans leurs lits surtout quand il fait un temps exécrable. Le froid m’a un peu (beaucoup) empêché de profiter de ce moment inoubliable.

Au centre d’information suivant, au croisement avec la Hwy 11, j’ai retrouvé la circulation normale. Comme il y avait un restaurant  » self service « , j’en ai profité pour manger quelque chose de chaud et reprendre quelques forces.

Vers 10 heures la pluie s’est arrêtée mais le temps est resté couvert.

Un peu avant Lake Louise, la Hwy 93 (Icefields Parkway) rejoint la Hwy 1 (Transcanadienne). C’est le passage de la route touristique à l’autoroute.

Le camping de Lake Louise, c’est  » Guantanamo Lake  » comme a dit un cycliste allemand croisé quelques kilomètres plus tôt. Il est entièrement clôturé, une clôture électrique. Il est gigantesque et un emplacement sur deux est occupé pas des cyclistes presque tous allemands. Sur toutes les nuits passées dans des campings, je n’ai presque jamais de cyclistes. Par contre à Lake Louise, il y en avait plein. Après une petite enquête, j’ai compris que le programme à la mode est de prendre un avion pour Calgary et puis de se rendre à Lake Louise (+/- 150 km) et puis des faire des balades à pied ou à vélo dans les environs. Ce qui doit aussi être amusant.

Un dernier détail sur ce camping, le prix d’un emplacement est de 24 $ CAN. Trouver un ou deux autres cyclistes pour partager l’emplacement est (presque) indispensable.

JOUR 11
Lake Louise – Radium Hot Spings : 141 km

Une superbe journée.

Pas besoin de signaler qu’il a plu toute la nuit, cela devient presque une habitude.
J’ai commencé par prendre la Hwy 1A, une petite route en direction de Banff. Après 25 km, j’ai bifurqué pour prendre la Hwy 93 en direction de Radium Hot Springs.
La route est fantastique malgré un incendie récent.

Le plus impressionnant est le changement de temps. J’ai débuté la journée équipé comme en plein hiver et j’ai terminé en short, tee-shirt et sandales.

Pour atteindre Radium, il y 2 cols à franchir. Le premier marque la frontière entre l’Alberta et la Colombie Britannique ainsi que la ligne de partage des eaux. Le deuxième est à la sortie du parc. J’y ai eu la chance de croiser un ours à 10 mètres. Un automobiliste m’avait prévenu de sa présence, mais bon, je n’allais quand même pas faire demi tour. Juste avant le sommet, il était là. Il mangeait calmement le long de la route. J’ai donné quelques coups de sonnettes pour le prévenir de ma présence bien qu’il devait m’avoir déjà senti depuis longtemps. Il s’est caché derrière un buisson trois fois plus petit que lui et m’a regardé passer d’un air distrait. Un moment inoubliable…

Entre Jasper et Lake Louise, j’ai rencontré une dizaine de cyclistes principalement allemand mais également hollandais ou américain. Après Lake Louise, plus personne ou presque. Aujourd’hui, j’ai juste rencontré un couple de Canadien originaire de Prince George.

Le soir, le camping de Radium était en dehors du parc malgré qu’il dépende du parc avec un prix en conséquence et plus de cyclistes pour partager l’emplacement.

JOUR 12
Radium Hot Springs – Kimberley : 153 km

Le changement de climat est surprenant. Soleil implacable et forte chaleur toute la journée. Parc contre le vent est moins favorable.

Hier déjà, j’ai été un surpris par la soleil. La crème solaire étant tout au fond de mes sacoches, j’ai quelques coups de soleil surtout aux pieds entre les lanières des sandales.

Je me suis arrêté à la première ville un peu sérieuse pour acheter de nouveaux pneus. Les anciens commençaient à devenir un peu vieux.
Cinquante kilomètres plus loin, crevaison… Petit stress, mais en fait, je ne les avais juste pas assez gonflé. Avec les pneus increvables, on oublie vite les principes de base de la technique vélo.

Un peu plus loin, c’est la selle qui casse… Décidément, ce n’était pas le jour. Un petit bricolage permettra à la selle de tenir jusqu’à la fin du voyage.

Kimberley est le plus haute ville du Canada. Ce n’est pas vraiment la haute montagne, mais la montée est longue, même très longue, et en ligne droite. Je n’ai pas vu grand-chose de cette ville car le soir j’ai eu un petit coup de fatigue.

JOUR 13
Kimberley – Yahk : 98 km

Après une grasse matinée (je me suis levé une heure plus tard que d’habitude !), j’ai repris la route. La matinée c’est déroulée sans problème, vent plus favorable et encore du soleil.

J’ai croisé un autre cycliste équipé comme moi d’un vélo de  » Touring  » et de la même (petite) quantité de bagages. Il habite Vancouver et connaît toutes les routes des environs. C’était très instructif, malgré son accent un peu compliqué pour moi.
Les montagnes se sont transformées en grosses collines et la route suit une agréable vallée.

Quand le vent a changé de direction, j’ai très vite compris que j’aurai du faire une vraie grasse matinée car je n’était pas vraiment remis des deux journées précédentes.
A Yahk, j’ai trouvé un parc provincial avec un camping désert le long d’une rivière. Après une bonne sieste, j’ai profité de cette journée plus courte que d’habitude pour faire une révision complète du vélo.

Pour info, Yahk est situé à 10 km de la frontière US, aux confins du Montana et de l’Idaho. Malheureusement, je n’avais pas un passeport suffisamment récent pour passer la frontière.

JOUR 14
Yahk – Balfour : 132 km

Après quelques kilomètres, je suis arrivé à Creston. Enfin une vraie petite ville avec des gens dans les rues, des voitures, des stations services, des épiceries… Fini les RV’s et les magasins touristiques.

J’ai ensuite longé le Kootenay Lake (Hwy 3A). Plusieurs personnes m’avaient parlé de cette route comme étant assez étroite et entrecoupée de nombreuses et terribles montées. En réalité, il s’agit (enfin) d’une route normale (du moins pour un européen) et chaque montée est systématiquement suivie de la descente équivalente. Cela permet de conserver une moyenne tout à fait honorable et sans efforts extravagants.
Bref, la région est moins impressionnante que les Rocheuses mais  » cyclistement  » parlant, très agréable.

Après une rapide traversée du lac à bord d’un ferry, je suis arrivé à Balfour. Les campings du coin ont tendance à être un peu résidentiel, mais ils ont toujours 2 ou 3 emplacements pour les tentes situés à l’écart. A Balfour, j’étais installé au bord du lac, à seulement 3 mètres de l’eau.

JOUR 15
Balfour – Nelson – Nakusp : 187 km

Hier soir j’ai décidé de changer un peu mes plans. Comme j’étais un peu en avance, j’ai décidé de remonter vers le nord au lieu de continuer vers l’ouest. Je ne voudrais pas arriver  » trop tôt « .

J’ai pris la Hwy 6 en direction de Nakusp. Un excellent choix car cette route est vraiment très agréable. Elle n’est vraiment pas très large, sans bas côté, monte, descend et tourne sans arrêts… Sans oublier qu’elle longe de nombreux lacs. Bref la route idéale pour une bonne journée de vélo. Sur cette route, il n’y a quasiment pas de RV (mobilhome) mais par contre des dizaines de motos. Je vous l’avais dis, il s’agit d’une excellente route pour les 2 roues.

J’ai continué jusqu’à Nakusp où m’attendais une petite surprise. Le  » Nakusp Music Festival « . Manifestement, l’attraction de la région. La ville était noire de monde. Il y avant également un nombre impressionnant de camping car et toutes les versions imaginables de pick-up.

Le camping était presque situé entre le public et la scène. Ambiance. Le public était assez pittoresque (du moins pour un européen comme moi). La musique par contre était un peu moins originale. Un groupe allemand qui chantait les grands succès de  » Queen « … Heureusement, le dernier groupe était plus local. Tout était fini à 22 heures 30. Ils sont incroyables ces Canadiens.

JOUR 16
Nakusp – Cherryville : 138 km

Encore une belle journée de vélo toujours sur la Hwy 6. Elle est aussi intéressante que le jour précédent avec de superbes vues sur le  » Lower Arrow Lake « .

Après la traversée du lac à bord d’un ferry, la route se met à monter. D’abord, il s’agit d’une route bien canadienne c’est-à-dire large et pas trop dure. Ensuite, elle se rétrécit et devient une vraie route de montagne qui serpente entre les sapins. C’est enfin un vrai col.

La route prend un peu de temps avant de redescendre, mais quand elle s’y met, c’est de la vraie descente… J’y ai plusieurs fois dépassé les 70 km/h.

JOUR 17
Cherryville – Summerland : 186 km

Objectif de la Journée : La Vallée de l’Okanagan.

Départ difficile car hier, j’ai terminé toutes mes réserves de nourriture. Malheureusement, pas moyen de trouver un magasin ni même une station service ouverte avant 9 heures.

La Hwy 6 s’est terminée en route 4 un peu avant d’arriver à Vernon.

J’ai ensuite pris la Hwy 97, une route beaucoup plus importante et beaucoup plus fréquentée, surtout par les camions. Je me suis même payé une petite frayeur. J’ai roulé sur un débris alors que je me faisais dépasser par un gigantesque camion de transport de troncs d’arbres. L’espace entre les roues est énorme et sans aucune protection. J’ai continué ma route en roulant sur le trottoir, ce qui semble être la norme pour un vélo dans ce pays.

Après la Hwy 97, j’ai pris une petite route pour essayer de rejoindre le lac Okanagan. Route assez difficile car elle s’est rapidement transformée en piste de montagne. Le tout sous un soleil de plomb. Dans tous les guides, il est clairement indiqué qu’il fait plus chaud dans cette partie de la Colombie Britannique et ce n’est pas une blague.
A Kelowna, il n’y a qu’un seul pont pour traverser le lac et beaucoup de circulation. Ensuite la route se transforme en véritable autoroute. Surtout à l’intersection avec la Hwy 97C. Traverser à vélo un échangeur entre 2 autoroutes bondées n’est pas très excitant. J’avais même ressorti mon casque.

La région est très touristique. Il y a donc beaucoup de centres commerciaux, de campings, d’hôtels…dont beaucoup sont complets.

J’ai continué jusqu’à Summerland afin de pouvoir quitter cette vallée le plus rapidement possible.

JOUR 18
Summerland – Hedley : 144 km

J’ai quitté la vallée par la Hwy 40. Il s’agit d’une petite route de montagne qui n’est pas macadamisée sur plus de la moitié de sa longueur. Le début était même en très mauvais état et pas vraiment adapté à mon vélo.

Gros avantage de ce type de route, il n’y a aucune circulation. Je n’ai croisé que 3 voitures et 1 camion sur la journée.

La Hwy 40 est censée se terminer à Princeton, mais j’ai du me tromper quelque part car je n’ai jamais trouvé la ville. Je me suis tout simplement laissé guidé par la direction du vent et le sens de la sens de la descente. En clair, je suis parti dans la mauvaise direction. J’ai sans doute voulu, inconsciemment, profiter de mon dernier jour de vraie nature.

JOUR 19
Hedley – Hope : 165 km

Aujourd’hui, j’ai remonté la rivière Similkameen pendant plus de 110 km. C’est-à-dire un col de 110 km sur la Hwy 3. La route est très large (4 bandes) et traverse la Manning park. Quelques passages sont très durs et le bas coté n’est pas toujours en très bon état. Le vent également n’était pas favorable.

Le Manning park doit être intéressant, mais de la route on ne voit rien.

Je me suis arrête un peu avant Hope dans une petit parc provincial. Je n’avais plus assez de force pour faire les 15 derniers kilomètres.

JOUR 20
Hope – Delta : 164 km

Au programme, la Fraser Valley.

Première bonne nouvelle, le vent a changé de direction. Ensuite, la Hwy 7 est très facile. Le seul problème est que la circulation augmente au fur et à mesure que l’on se rapproche de Vancouver. Pour devenir vraiment difficile à partir de Mission.

A Maple Ridge, il y a un ferry (gratuit) qui permet de traverser la rivière pour prendre la direction de Tsawwassen. Il y avait plusieurs portions de la route avec de travaux pas évidents à négocier.

Delta est situé à quelques kilomètres de Tsawwassen et du port d’où partent les ferries à destination de l’Ile de Vancouver.

JOUR 21
Delta – Victoria – Sooke : 105 km

Première journée un peu décevante sur l’île de Vancouver.

Je suis arrivé à Tsawwassen juste à temps pour le départ du ferry. Il y a une superbe piste cyclable qui mène directement au bateau. Malheureusement, cette piste cyclable est prévue pour les employés du port et pas pour les passagers. Les passagers à vélo doivent passer par la caisse des piétons. Bref, je me suis trouvé devant le bateau sans ticket et j’ai du attendre le suivant.

Au cours la traversée (1h30), je n’ai rien vu à cause du mauvais temps.
Dès la sortie du port, il y a une  » trail  » pour les cyclistes pas vraiment intéressante jusqu’à Victoria.

Après Victoria, la Galloping Goose trail  » (le Ravel local) permet de rejoindre Sooke. Cette piste est bien aménagée pour les cyclistes mais elle est en permanence entre les arbres. Pas de vues imprenables sur l’Océan.

J’aurai bien continué la route qui longe la côte en direction de Port Renfrew mais la motivation n’y était plus.

C’est donc à Sooke que je me suis arrêté pour la nuit.

JOUR 22
Sooke – Nanaimo : 167 km

Vancouver Island n’est pas un endroit agréable pour voyager à vélo (C’est mon avis). Cela doit être extraordinaire de faire de la randonnée à pied, du kayak, de la voile…mais le vélo, malgré un grand nombre de pistes cyclables, ce n’est pas dingue.

Ce matin, j’ai continué la  » Galloping Goose trail  » en espérant qu’elle me mènerait quelque part. Idéalement de l’autre coté de l’île. Pas de chance, elle s’arrête au milieu de nulle part.

J’ai donc fait demi tour pour aller prendre la Hwy 1 en direction de Nanaimo. Pour info, la Hwy 1, c’est la Transcanadienne. Soit une grande route. J’ai quand même réussi à l’éviter sur quelques kilomètres.

JOUR 23
Nanaimo – Comox : 158 km

Comox est le port d’où partent les ferry à destination de Powell River et la Sunshine Coast. La route pour y arriver est la  » Ocean view route  » (Hwy 19c). Une route qui une fois de plus serpente entre les arbres plutôt que de longer l’océan. Les rares fois où la mer est visible, il y a de nombreux panneaux rappelant qu’il s’agit de propriétés privées.

Le soir j’ai trouvé un camping vraiment très agréable dans une petit parc provincial.

JOUR 24
Comox – Powell River : 68 km

Aujourd’hui, grasse matinée. Le départ du ferry est à 10h10. La traversée est très impressionnante. La mer, les montagnes… tout est beau. J’ai même vu une baleine.

A Powell River, j’ai pris la direction de Lund. La ville qui est au bout de la route de la Sunshine Coast (Hwy 101). J’avais un peu l’espoir de louer un kayak pour le lendemain. Pas de chance tout était complet pour les 3 jours suivants.

Retour bredouille à Powell River pour une nuit dans un camping un peu trop touristique à mon goût. La madame du camping voulait absolument faire une facture sophistiquée avec son ordinateur mais elle ne voulait pas admettre que la Belgique n’est pas une province allemande. Je lui ai fait refaire 3 fois sa facture jusqu’à ce qu’elle indique mon adresse correctement.

JOUR 25
Powell River – Sechelt : 116 km

La distance entre Powell River et Sechelt n’est que de 90 km (entre les arbres), mais j’en ai fait un peu plus car je suis une fois de plus parti à recherche d’un kayak à louer pour le lendemain. Cette fois-ci, j’ai trouvé mon bonheur.

JOUR 26
Sechelt – Sechelt : 25 km

Six heures trente de navigation dans la baie de Sechelt. Une journée fantastique. Des vues impressionnantes sur les montagnes enneigées, des petites plages désertes… et même des phoques curieux qui tournent autour du kayak.

JOUR 27
Sechelt – Vancouver : 90 km

Un dernier ferry avant de rejoindre Horseshoe bay et Vancouver par une route que j’avais déjà prise à l’aller.

Nouvelle traversée de Vancouver avant de rejoindre l’hôtel pour une dernière nuit au Canada.

RETOUR

Rejoindre l’aéroport à vélo est très facile. Cette fois, l’avion était à l’heure.

CONCLUSIONS

Un pays agréable et accueillant où il est facile de voyager. Vancouver est une ville très agréable même à vélo.

Le camping est manifestement une des activités favorites des canadiens. Il y en a pour tous les goûts du camping sauvage aux campings équipés pour accueillir des  » RV  » (camping car) gigantesques. Il n’y a donc jamais de problème pour trouver un endroit agréable pour la nuit.

Il y a pas mal d’autres solutions, mais je n’ai pas eu le besoin de les tester.
Bon, c’est vrai qu’il faut être prêt à faire pas mal kilomètres car c’est un grand pays, mais cela en vaut vraiment la peine.

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