GREAT DIVIDE MOUNTAIN BIKE ROUTE (USA)

gdmbr-j09-07Date : Juillet 2008
Départ : Calgary (Canada)
Itinéraire : Great Divide Mountain Bike Route. Un itinéraite empruntant uniquement des routes en gravier et des chemins de terre.
Arrivée : Denver (Colorado)
Distance : 3 200 km
Nombre de jours : 28
Les photos sur : Flickr

Un voyage de Calgary à Denver en suivant en grande partie la «Great Divide Mountain Bike Route» (sections 1 à 3). Un itinéraire proposé par «Adventure Cycling Association» qui traverse les Etats-Unis du Nord au Sud en suivant la « Continental Divide » et en empruntant plus de 80% de routes en terre et en graviers.

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DEPART

Calgary Airport – Calgary : 28 km
Le vol est un peu long mais l’avion avait des écrans individuels. Avec quelques pauses entre les films, je n’ai pas eu le temps de voir la fin du quatrième que l’avion atterrissait déjà à Calgary.

La douane et la récupération des bagages n’ont posé aucun problème. Le Canada est un pays bien organisé et accueillant.

Pour circuler à vélo dans Calgary, c’est très simple. Il y a tout un réseau de pistes cyclables qui évitent les endroits difficiles. Un seul inconvénient, je n’ai pas vu grand-chose de la ville.

JOUR 1
Calgary – Longview : 93 km

Avec le décalage horaire, c’est très facile de se lever à l’aube. Après un rapide et mauvais petit déjeuner à l’hôtel, j’ai terminé la traversée de la ville toujours avec par des pistes cyclables.

Ensuite, j’ai tenté d’éviter la grande route (Hwy 22X) mais comme la ville à l’air de s’étendre très rapidement, il y avait des travaux partout… et des routes bloquées ou déviées !! Je n’ai donc pas pu échapper à la Highway.

Quelques kilomètres plus loin, je croise le premier cycliste du voyage… Un belge qui termine la  » Great Divide Mountain Bike Route « … Bref, une mine d’information.

Comme d’habitude, le premier jour complet est un peu difficile… A midi, j’ai eu un gros coup de pompe mais ce n’était pas une surprise. Je me suis arrêté dans le premier camping (pardon … dans le premier Campground) pour une bonne sieste à l’ombre et une bonne nuit.

JOUR 2
Longview – Hwy 940 : 103 km

J’avais le choix entre 2 routes. La première macadamisée (Hwy 22) et la deuxième en gravier et située plus près de la montagne (Hwy 940).

J’ai commencé par le macadam car un orage s’annonçait. Ensuite, j’ai pris une route secondaire pour rejoindre la Hwy 940. Tout s’est bien passé si ce n’est que la route secondaire passait par un col vertigineux. Une première expérience d’ascension sur une route en gravier que je ne suis pas prêt d’oublier. La pente était tellement forte que j’ai du terminer à pied, mètre par mètre…

Après une longue descente, j’ai rejoins la Hwy 940. J’ai aussi fait connaissance avec la poussière quand une voiture me dépasse. C’est aussi la première longue ligne droite entre les sapins. La première d’une longue série.

JOUR 3
Hwy 940 – Elko : 135 km

Une journée pour terminer la Hwy 940 et rejoindre la Crownsnest Highway (Hwy 3), la grande route qui longe la frontière américaine. Premier passage de la Continental Divide (Crownsnest Pass) avant d’arriver à Sparwood.

Sparwood est une petite ville où est exposé le plus grand camion du monde. C’est aussi à Sparwood que je rejoins enfin la  » Great Divide Mountain Bike Route « . Cet itinéraire commence à Banff, une centaine de kilomètres plus au nord pour se terminer à la frontière du Mexique beaucoup, vraiment beaucoup, de kilomètres plus au Sud. Le tout, principalement, sur des routes en terre où en gravier.

Encore une dernière nuit au Canada avant de vraiment commencer le voyage.

JOUR 4
Elko – Tuchuk Campground : 132 km

La fin de la partie canadienne de la  » Great Divide Mountain Bike Route (GDMBR)  » n’est pas extraordinaire. Cela donne un peu l’impression de faire des détours juste pour rester sur des routes en gravier… Cela m’inquiète un peu pour la suite mais

j’apprendrais bien vite à éviter ces petits détours inutiles.
De toute manière, la frontière se profile déjà à l’horizon. Le passage est assez rapide même pour les étrangers. Il faut juste aller remplir un papier, enregistrer ses empreintes digitales et se faire photographier.

Ensuite c’est le début de la vraie GDMBR.

Jusqu’à Eureka, c’est du macadam mais après les choses sérieuses commencent. L’ascension de la Whitefish Divide un petit col qui passe par une route à l’état qui se dégrade rapidement pour terminer en terre… Cette fois ça y est on est dans le vif du sujet. La limite du  » Glacier National Park  » est toute proche. L’endroit est réputé pour ses vues fantastiques et …ses Grizzlys.

Le soir je m’arrête au Tuchuk Campground, un camping situé dans une  » National Forest « .

Pour ceux qui ne connaissent pas le système, les forêts américaines proposent un nombre incroyable de campings dont beaucoup sont très sommaires. Il y a en général quelques tables de pique-nique, 1 ou 2 toilettes et, surtout, des emplacement pour faire du feu. Dans les plus sophistiqués, il y a de l’eau et des poubelles. Dans les autres, il faut se débrouiller avec la rivière ou le lac le plus proche (filtre à eau individuel indispensable). Le prix par nuit et par emplacement varie entre 0 et 16 dollars suivant la situation et les services (eau, poubelles…). Le montant correspondant doit être placé dans une enveloppe et déposé dans une boite aux lettres prévue à cet effet. Je trouve ce système excellent car cela permet non seulement de lutter contre les incendies mais aussi cela donne l’impression en fin de journée d’arriver à une étape. Le seul problème est que pour les cyclistes solitaires certains sont un peu cher…

Le Tuchuk Campground est un de ceux qui sont gratuits… Quand on voit l’endroit on comprend pourquoi. C’est à la fois sinistre et très impressionnant. C’est vraiment la forêt profonde. D’autant plus que je suis seul ce soir là.

Première opération, trouver de l’eau. La rivière est toute proche mais il faut trouver le bon chemin pour y arriver. Cela fait un peu forêt vierge avec des arbres morts dans tous les sens. Une fois l’itinéraire trouvé, j’en profite pour faire un brin de toilette.

Deuxième opération, manger. C’est très simple car il y a une dizaine de tables de pique-nique. J’ai l’embarras du choix.

Troisième opération, installer la tente. Un peu inconsciemment, j’ai choisi l’emplacement le plus près de la toilette. Un bâtiment en dur avec un porte métallique et une serrure. Je verrai par la suite que c’est l’emplacement le plus utilisé… Comme quoi les fameux ours on ne les voit jamais mais ils compliquent le vie en permanence.

Dernière opération, mettre la nourriture à l’abri pour la nuit. La théorie veut qu’elle soit dans un sac étanche pendu entre 2 arbres à minimum 3 mètres de haut et à 1m20 du tronc le plus proche… Bref, il faut arriver à tendre une corde à plus de 3 mètres de haut entre deux sapins sans branches. Mission quasi impossible seul ! Heureusement, je n’étais pas le premier à passer par là et j’ai trouvé une superbe planche de 1m50 de long qui appuyée contre un arbre faisait une excellente échelle. Après de multiples efforts, mon montage n’était pas encore assez haut mais assez rigolé pour ce soir…
Pas d’ours pendant la nuit, mais ce n’est pas vraiment une surprise.

JOUR 5
Tuchuk Campground – Whitefish : 104 km

La première partie de la journée est un peu la suite de la précédente. Toujours aussi impressionnant mais très vite les dégâts causés par un incendie récent vont venir gâcher le plaisir.

L’après midi, un col assez costaud mène au « Red Meadow Lake ». L’endroit est très joli. C’est le premier lac d’une longue série. La route qui y mène est un peu monotone car entièrement bordée de sapins. De grands sapins très foncés et très touffus de bas en haut. Parfois cela donne un peu l’impression de rouler dans un tunnel.

Whithefish est une ville située à coté d’un lac (le troisième de la journée!). Comme souvent aux Etats-Unis, les berges sont occupées par de nombreuses villas cossues et la route passe plus haut dans les collines. Bref, on ne voit rien et il y a de nombreuses côtes très raides et pas vraiment intéressantes.

Je me suis installé dans un des campings de la localité car aujourd’hui c’est un jour de douche. Quand il est possible de prendre une douche, généralement, je n’hésite pas même si c’est parfois un peu cher. Après une douche la nuit est plus confortable et donc la journée suivante plus efficace.

Si je parle du prix de la douche, c’est que les campings privés sont en général assez cher car le prix n’est pas, comme pour les campings  » Forest Service « , par personne mais par emplacement, quelque soit le nombre de participants ou la taille de la voiture!!. Une fois de plus, le cycliste solitaire se fait un peu arnaquer. Une seule solution, partager l’emplacement avec d’autres cyclistes mais pour l’instant je n’en ai pas encore vu beaucoup. Cher est une façon de parler, cela reste quand même tout à fait abordable et je n’ai pas encore de raisons de jouer au cyclochard…

JOUR 6
Whitefish – Holland Lake : 165 km

Une très belle journée bien que un peu longue.
Aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas suivre l’itinéraire proposé par la « Great Divide Route » car il passe dans des collines qui ne sont pas vraiment des montagnes… Et moi, je suis là pour les montagnes ! La Hwy 83 qui suit le même itinéraire m’a permis de gagner 2 jours par rapport au programme officiel. Deux jours que je serais ravi de récupérer au Colorado.

J’en ai profité pour faire un crochet par le Flathead Lake, le plus grand lac situé dans cette partie des Etats-Unis. Très impressionnant, quoique pour les raisons expliquées plus haut, ce n’est pas simple de voir grand-chose.

Après Swan Lake, un autre lac beaucoup plus petit, j’ai quand même fait une vingtaine de kilomètres sur la GDMBR car elle passait très près de la route. Une bonne idée car j’ai vu un ours… Avec les lunettes de soleil ce n’est pas évident de voir clairement dans les sous-bois mais selon toutes vraisemblances, il s’agissait bien d’un ours. Il m’a regardé quelques secondes et puis il est parti très calmement.

Le dernier village avant Holland Lake, terme de l’étape, est un peu particulier car la station service, le magasin et la poste sont situés 5 km avant d’arriver dans le village lui-même. Bien évidemment, je suis passé à toute vitesse en me disant que je trouverais à manger dans le village. Pas de chance, il y avait bien un magasin mais au choix vraiment très limité. Quelques boites de conserves, des chips et des biscuits au chocolat (génial quand il fait très chaud). Le choix de boissons dans ce type de magasin est par contre toujours impressionnant mais il faut aimer les machins (très) sucrés et pétillants.

Holland Lake (encore un lac !) est superbe. Le camping « Forest Service » est le plus cher de ceux où je me suis arrêté. 15 USD pour mettre la tente, un peu d’eau et une toilette, c’est quand même un peu beaucoup, mais l’endroit en vaut la peine.

JOUR 7
Holland Lake – Coopers Lake : 131 km

Encore une très longue journée. Près de 9 heures et demi de vélo. Cette fois, c’est vraiment parti. Une journée complète de route en gravier avec même un superbe passage sur un sentier de montagne.

Dans le livre de la  » Great Divide « , il parlait de  » Infamous Richmond Peak Trail « … Et bien moi je n’ai vu que de superbes chemins comme j’espérais en voir un peu plus tout au long du parcours. Il commence par traverser une forêt très dense. C’est la seule fois du voyage que j’ai sorti ma clochette pour avertir les ours de ma présence.

Ensuite, l’itinéraire quitte (enfin) les sapins pour grimper à plus de 2000 mètres. Superbes vues sur les montagnes environnantes. Avant de redescendre par un sentier à flanc de montagne très impressionnant. C’est vrai qu’il y a quelques passages pas vraiment larges et de nombreux arbres tombés en travers de la route mais cela apporte un maximum d’ambiance. Bref, j’ai adoré. Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de photos car j’étais bien trop occupé à rouler… C’est le but du voyage quand même.

Vers midi, je suis arrivé à Seeley Lake. Il y a décidément beaucoup d’eau et de lacs dans la région. C’est très agréable, quand j’ai soif, je m’arrête, j’écoute pour situer où se trouve le ruisseau le plus proche. Ensuite, il suffit d’utiliser son filtre pour avoir une bonne ration d’eau très fraîche.

A Seeley Lake, j’espérais pouvoir touver de bonnes choses à manger… et bien non ! Là non plus, le choix dans le magasin n’est pas extraordinaire. Je me demande bien ce qu’ils mangent ces américains ?

De mon coté, n’ayant pas de réchaud, je me rabats sur les conserves de pâtes et de soupes. Il y a de très bonnes soupes qui ressemblent plus à de la potée. Un bon mélange de légumes et de viandes. La base de mon alimentation restant comme pour les voyages précédent le pain et les fruits. Pour les fruits, j’aurai de temps en temps des difficultés à en trouver. Je me rabattrais alors sur la salade de fruits… en conserve. C’est beaucoup plus facile à trouver.

L’après-midi sera moins excitante car l’itinéraire passe par une longue route en (gros) graviers qui serpente entre les sapins. Pas mal de poussière aussi.

J’aurai quand même le plaisir de rencontrer mon premier collègue cycliste voyageur. Depuis le début de l’après-midi, je voyais ses traces dans la poussière. Je m’attendais à le rattraper le soir à l’étape mais je l’ai rejoint dans le courant de l’après-midi. Il faut dire qu’il avait un drôle de vélo avec des très grandes roues (29) et bien évidemment comme il se doit au gdmbr de multiples suspensions. Il avait pas mal de difficultés pour rouler dans les graviers.

Le soir, à Coopers Lake (Encore un…), le camping  » Forest Service  » était assez limité. Il n’y avait pas d’eau et la rivière alimentant le lac est situé dans une propriété privée. J’ai donc du faire le plein avec l’eau du lac. En plus de la filtrer, j’ai rajouté un peu de produit qui donne l’impression de boire l’eau de la piscine !!

JOUR 8
Coopers Lake – Helena : 120 km

La journée commence par un petit col. Une route en gravier presque classique maintenant. Pour la première fois depuis quelques jours, il n’y a pas de ruisseaux. Pas de chance, pas moyen de refaire le plein d’eau fraîche.

Juste avant le sommet, j’ai croisé 2 autres cyclistes. Ils font fait la GDMBR dans le sens inverse. Ils m’annoncent 2 bonnes nouvelles : Il y a beaucoup de ruisseaux dans la descente (ouf) et le prochain col est très dur mais cela, je l’attend avec impatience…

A Lincoln, il y a un très bon magasin. J’y ai même trouvé des pommes appétissantes.
Le col commence doucement mais très vite une piste 4×4 prend le relais. Une demi-douzaine de gués à passer avant de terminer, à pied, par une pente vertigineuse. Au sommet, c’est le passage de la Continental Divide. Dans la fantastique descente, coté Atlantique, le paysage change. Il y a beaucoup moins de sapins et de plus en plus de grandes prairies. Après le pays des ours, voici que j’arrive dans le pays des vaches.

Arrivé dans la vallée, le vent devient de plus en plus fort et pour ne rien arranger, de face. En étudiant la carte, je vois que si prend la Hwy en direction de Helena plutôt que de continuer la piste, j’aurai le vent dans le dos. C’est peut être une opportunité. De toute manière, je devais passer à Helena 2 jours plus tard.

J’ai donc rejoins la ville à une vitesse incroyable. Une pointe à plus de 67 km/h sur le gravier et 73 km/h sur la route même pas en descente. J’aurai du normalement faire du camping sauvage cette nuit-là mais à 18 heures, j’étais sous la douche…

JOUR 9
Helena – Butte : 124 km

La première d’une série de journée à seulement 12 km/h de moyenne. 10 heures de vélo à cette vitesse c’est dur, dur…

La journée avant pourtant commencé doucement par la traversée d’Helena. Le plus curieux dans cette ville est le bâtiment accueillant le « Civic Center » qui à la forme d’une mosquée avec un minaret et tout les reste… Pourquoi pas ?

Ensuite il y a un petit col pas trop difficile mais la piste continue à monter vers le sommet de la colline. Elle se transforme en un chemin pas du tout accessible à vélo : gros cailloux, racines et bien d’autres obstacles. Bien entendu, ce chemin continue à grimper sans arrêt. J’ai du pousser le vélo une bonne partie du temps. Pour m’orienter, j’avais encore les traces des 2 cyclistes que j’avais croisé le jour précédent mais malgré cela, j’ai du, pour la première fois, sortir le GPS. Il est possible de télécharger le parcours complet sur le site de « Adventure Cycling Association ». Il est donc presque impossible de se perdre mais pour sortir de ce traquenard j’ai quand même un peu chipoté…

Au sommet, le sentier débouche sur une immense prairie d’altitude. La vue est fantastique. Malheureusement, c’est à ce moment-là que la pile de mon appareil trouve le moyen de me lâcher !

Tout au long de la descente, la route (en gravier) longe une série d’anciennes mines. Quand je dis anciennes, il ne s’agit que de quelques planches qui tiennent encore debout par je ne sais quel miracle. La route se termine à Basin une ancienne ville minière située le long de l’Interstate 15 (Autoroute). Ici aussi quand je dis ancienne ce n’est pas un vain mot. Parfois, je me demande si je suis bien aux Etats-Unis.

Pour rejoindre Butte, il ne suffit plus que de longer l’Interstate. D’abord sur une route en gravier, l’ancienne route en fait, il y a même un tunnel datant de 1911. Ensuite sur la « frontage road », macadamisée et parfaitement parallèle à l’autoroute.

Ce charmant itinéraire se termine par un col (Elk Park Pass) au-dessus de la Continental Divide. Ce n’est pas le col le plus dur que j’ai franchi mais le plus ch… Pour comprendre, il faut savoir que dans le coin il n’y a pas de montagnes bien franches avec des vallées encaissées. C’est plutôt une succession de larges vallées qui se succèdent. La suivante étant un peu plus haute que la précédente. Une sorte d’escalier géant où chaque marche peut avoir 20, 50 et même parfois 100 km de long. Au centre de la vallée, une rivière coule paresseusement en formant de nombreux méandres. Il y a également de nombreuses zones marécageuses.

Tout cela pour expliquer que pour atteindre le sommet de Elk Park Pass, j’ai du rouler sur une interminable ligne droite, un terrible faux plat, pendant plus de 25 kilomètre en longeant l’autoroute. Après la première partie de la journée qui m’avait un peu épuisée cela ne fut pas une partie de plaisir.

Pour couronner le tout, au sommet, il n’y a plus de route parallèle à l’autoroute. La descente se fait sur la « shoulder » de l’Interstate, en ligne droite bien sur…

Arrivé à Butte, un énorme panneau lumineux annonce un festival de musique juste le jour de mon arrivée. Génial, tout est complet. Heureusement, je recevrais l’autorisation de mettre ma tente dans un coin du camping. L’autorisation n’est pas le bon mot, car j’ai du payer le prix plein… C’est une peu de ma faute car je n’avais pas assez de nourriture avec moi pour m’arrêter dans la campagne et j’étais un peu trop fatiguer pour discuter…

JOUR 10
Butte – Beaver Dam Campground : 63 km

La première opération de la journée. Trouver à manger pour au moins 2 jours car la prochaine ville est assez loin. Malheureusement, à cette heure matinale, le choix des magasins n’est pas énorme. C’est une fois de plus dans une station services que j’ai fait mes achats. A part la vendeuse, il n’y avait vraiment rien d’appétissant. C’est reparti pour 2 jours de pâtes en boites.

Je suis un peu fatigué, donc le premier col, un route entre les sapins (une fois de plus grrrr…) ne passe pas aussi facilement que prévu.

Heureusement au sommet la vue est splendide. Ensuite la route serpente entre d’immenses prairies et d’énormes rochers. Je m’arrête à midi a un endroit vraiment très agréable et je m’endors directement.

Il est temps de faire une demi journée de repos. Mon voyage étant trop court pour faire une journée complète. Je suis bien trop curieux, une journée complète sans avancer … C’est difficilement concevable.

Par chance, il y a un agréable camping « Forest Service » quelques kilomètres plus loin.

JOUR 11
Beaver Dam Campground – Bannack : 122 km

Je n’ai pas encore parlé de l’altitude mais petit à petit cela grimpe. A Calgary l’altitude était d’environ 1000 mètres. A la frontière américaine c’est même un peu plus bas. Au début les plus hauts cols ne dépassait pas 1800 mètres mais petit à petit cela augment. Ce matin le col dépasse 2300 mètres (l’altitude de Val Thorens, la plus haute station de sports d’hiver en Europe !) et ce n’est pas du tout la haute montagne.

Après chaque col le plancher des vaches est un peu plus haut. A partir du Wyoming, je ne descendrais plus en dessous de 2000 mètres avant Denver. La moyenne sera même plus souvent aux alentours des 2200 mètres.

Tout cela pour dire que le col du jour n’est pas « haut » mais que petit à petit je monte de plus en plus sans redescendre de l’autre coté. Cela, les jambes ne l’oublie pas !!
Au sommet du col, une fois de plus, la piste continue à grimper. Elle traverse une gigantesque praire. Comme j’en ai pris l’habitude maintenant, la fin de la montée se fait à pied.

Après de nombreux efforts, du moins aux yeux des vaches qui me regardent, j’arrive à l’un des passages les plus célèbre de la « Great Divide » : Fleecer Ridge. Une descente vertigineuse en ligne droite. Une fois de plus me voilà à pied… même dans une descente. C’est un peu dommage, mais la vue du somment en vaut la peine.

Pour le reste de la journée, la GDMBR quitte le gravier pour le macadam. Pas pour n’importe quelle route mais pour une des plus belles touristiques de la région : The Pioneer Mountains Scenic Byway. Enfin un vrai col routier comme je les aime aussi. Le tout à travers des paysages superbes. Une succession de gigantesques vallées et de prairies immenses pleines de fleurs avec des montagnes enneigées comme toile de fond. En résumé, le pied !!!

Le descente, enfin une vrai descente, la première depuis de départ est pas mal non plus. Le décor change du tout au tout. Les sapins ont disparus, du moins dans la vallée. Finie les vertes prairies, les paysages semblent un peu plus désertique. Un peu un décor de « Far West ».

Le soir, je m’arrête à Bannack. Une ville fantôme datant de je ne sais quelle ruée vers l’or. Il y toute une série de bâtiments datant des années 1860. Le tout a été transformé en musée de plein air. Je l’ai visité en vitesse mais comme il n’y avait même pas une buvette, je me suis rapidement mis à la recherche de quelque chose de frais à boire. Ce que j’ai trouvé au camping situé à proximité… de l’eau bien sur !!

JOUR 12
Bannack – Lima : 139 km

Juste après avoir quitté Bannack, j’ai croisé une vache très peureuse. A mon arrivée, elle a détalée à toute vitesse pour se réfugier derrière la colline suivant où trois vaches très peureuses ont détalé à toute vitesse en direction de la colline suivante… et ainsi de suite. Le troupeau complet, plus d’une centaine de vaches, s’est mis en mouvement provoquant une poussière incroyable. Un grand moment.

Ensuite c’est la Medecine Lodge – Big Sheep Creek Backcountry Byway. Une autre route touristique mais en gravier cette fois. Il s’agit d’une route crée de 1862 dans le but de relier la ville de Bannack à celle de Corinne (Utah) où passait le chemin de fer. A l’époque, cette route servait à approvisionner Bannack et aussi à évacuer l’or. Le site est tellement incroyable que c’est très facile d’imaginer les convois et même les attaques…

Aujourd’hui, c’est une route perdue dans la montagne très (vraiment très) peu fréquentée. Après avoir dépassé un ou deux ranchs, c’est le désert.
Pour couronner le tout c’est également un superbe col.

La journée se termine une fois de plus par une longue ligne droite le long de l’interstate 15.

Je passerai la nuit au Motel de Lima. Un endroit très accueillant pour les randonneurs à pied et à vélo. C’est aussi un camping mais après une très longue journée sous un soleil de plomb, une bonne nuit s’impose. Une garantie pour continuer le voyage dans de bonnes conditions.

JOUR 13
Lima – Upper Red Rock Lake : 92 km

Je vous l’avais dit, la journée d’hier était très dure. Malgré une bonne nuit, aujourd’hui, j’ai un peu calmé le jeu. Bref, une journée un peu plus courte et sur du plat (enfin presque).

C’est quand même toujours sur du gravier, ce qui n’est pas toujours simple et confortable mais les paysages fabuleux compensent largement. Il s’agit une fois de plus d’une gigantesque vallée, plus de 100 km de long, bordée à l’Ouest par des montagnes enneigées et à l’Est par le Yellowstone… Rien de moins. C’est un des rares endroits des Etats-Unis où la population est moins importante aujourd’hui qu’il y a 70 ans.

Il n’y a plus beaucoup d’habitants mais un nombre impressionnant de vaches. C’est en fait une gigantesque prairie avec de vrais cow-boys… Sans doute Sud Américain d’origine, mais des cow-boys quand même.

La vallée se termine par une nouvelle « Ghost Town », Lake View. Ce village existe encore uniquement car il est le siège du « Red Rock Lakes National Wildlife Refuge ». Une réserve naturelle qui a été crée pour la préservation des cygnes trompettes (Trumpeter Swan).

Un camping (gratuit) est installé à coté du plus grand des 2 lacs. Je m’y suis arrêté en espérant passer une nuit dans un endroit magique. Pas de chance, je n’ai vu aucuns cygnes mais des millions de moustiques. Malgré le soleil, j’ai du m’enfermer dans ma tente. Heureusement, la chaleur a un peu diminué suite à un orage carabiné en fin d’après-midi.

La nuit également a été un peu perturbée par des vents très violents. Après une nuit pareille, j’ai maintenant la confirmation que ma tente est de bonne qualité.
Pour une fois, je n’étais pas seul dans le camping. Un motard effectuant le même parcours que moi mais dans le sens inverse avait également fait étape. Nous n’avions pas pu beaucoup discuter le soir à cause des moustiques mais le lendemain matin, il pourra me donner pas mal de tuyaux pour les jours à venir.

J’en profite pour faire une petite parenthèse. L’itinéraire prévu à la base pour les vélos est surtout emprunté par des motos. Cela ne pose aucun problème de cohabitation car les espaces sont tellement grands et que les motards tout terrain américains sont en général très courtois mais un peu plus de cyclistes serait pas mal non plus… Avis aux amateurs !

JOUR 14
Upper Red Rock lake – Warm River Camground : 112 km

La matinée est assez agréable. Après un col pas trop dur, Red Rock Pass, c’est le énième passage de la Continental Divide mais également le début d’un nouvel état : L’Idaho.

La descente est très agréable. Il y a du soleil et des fleurs partout. L’après-midi, changement de décor. Le parcours suit l’itinéraire d’une ancienne voie de chemin de fer. C’est en ligne droite et sans grand dénivelé. Sur papier, une formalité… mais c’est sans compter sur le revêtement prévu à l’époque pour égaliser les voies : du sable mou… Heureusement, il y a quelques routes parallèles qui permettent d’éviter certains tronçons vraiment trop dur (mais pas tous !!).

En fin de journée, j’ai rattrapé trois autres cyclistes, trois espagnols (pardon, trois Catalans). C’étaient leur premier jour sur la Great Divide. Le soir, je partagerais l’emplacement de camping avec eux. L’occasion de partager les petites expériences que j’ai eu la chance de rencontrer le long de la route depuis le départ.

JOUR 15
Warm River Campground – Flagg Ranch : 90 km

La journée commence par une route en macadam entre les champs. C’est un peu surprenant de voir des champs après 15 jours de forêts.

Le reste de la journée est une piste très poussiéreuse qui longe le Yellowstone. Il y a quelques belles vues mais c’est la partie du parc qui a été fort touchée par les incendies de 1988.

La fin de la piste traverse le « John Rockefeller Jr Memorial Parkway ». Ce n’est pas le Yellowstone mais c’est quand même très beau. Il y a plusieurs très petits campings, maximum 1 ou 2 emplacements par camping, très sauvages et très tentants. Malheureusement, ils sont infestés par les moustiques et, d’après les panneaux, par les ours.

De toute façon, mon objectif était d’atteindre le camping de Flagg Ranch, un vrai camping pas sauvage du tout situé à l’entrée Sud du Yellowstone. Le lendemain, une journée complète, sans bagages, dans le Parc.

En fin d’après-midi, mes amis espagnols sont arrivés plein de poussière et un peu inquiet par la longueur de l’étape.

L’arrivée dans le Yellowstone, c’est aussi l’arrivée dans le Wyoming.

JOUR 16
Yellowstone : 142 km

De la route, il n’y a pas grand-chose à voir. Du moins rien de mieux que ce que j’ai déjà vu les jours précédent.

Le trafic est intense et la route est assez dure. J’ai passé 6 fois la Continental Divide (6 cols) sur la journée.

L’attraction principale est bien entendu les geysers. C’est très impressionnant même s’il y a beaucoup de monde.

Bref une journée contrastée. Si j’avais su, je ne l’aurais pas fait mais si je ne l’avais pas fait… Je n’aurais pas su et je l’aurais regretté… (Malin tout cela !!).
Ce n’est pas un endroit à visiter à vélo. A pied, par contre cela doit être très impressionnant.

Les concepteurs de la Great Divide Mountain Bike Route conseillent un tour dans le « Grand Teton National Park » plutôt que dans le Yellowstone. Je verrai le lendemain que c’est un excellent conseil.

JOUR 17
Flagg Ranch – Dubois : 149 km

Une superbe journée même si le matin le temps était un peu frisquet (5°C dans la tente).

L’itinéraire commence par la Hwy 287 en direction de Teton National Park. Heureusement, le matin, il n’y a pas beaucoup de circulation. Le début est un peu quelconque, entre les sapins mais tout à coup ils apparaissent… Les fameux Tétons.
C’est vraiment superbe, un paysage de  » très belle  » carte postale !!! Une série de sommets enneigés bordé par un lac de toute beauté. Bon, j’arrête les qualificatifs. J’imagine que vous avez compris.

Ensuite, c’est la Togwotee Pass. Plutôt le début de la montée. Cela commence doucement par une petite route, avec toujours des vues sur les Tétons.

Le Nord du Wyoming est très touristique. Le long de la route, il y a de nombreux ranchs. Pas de simples fermes avec quelques vaches mais de vrais ranchs où les chevaux sont rois. L’herbe verte du Wyoming, c’est ici et c’est vraiment très beau.
Entre temps ma petite route macadamisée s’est transformée en une route en gravier et s’est mise à grimper sérieusement. Au fur et à mesure de la montée les sapins sont de moins en moins dense. Résultat : de très belles vues sur les sommets.

Pour la fin de la montée, retour sur la Hwy 287. Par chance, elle est beaucoup moins fréquentée que le matin. Cette fois, c’est un vrai col avec des épingles à cheveux, des passages abrupts, … Le sommet culmine à 2900 mètres. Après, c’est une une très longue descente… un vrai plaisir.

Normalement, j’aurais du m’arrêter au pied du col suivant : Union Pass, mais j’ai continué la descente jusqu’à Dubois (Je vous passe la prononciation…). 14 kilomètres supplémentaires que je devrais refaire le lendemain dans le sens inverse mais la tentation d’acheter à manger dans un vrai magasin était plus forte.

Dubois est une petite ville de cow-boys classique avec la majorité des bâtiments en bois mais ce sont surtout les habitants qui sont très typés.

En fin d’après-midi, j’ai connaissance avec le vent du Wyoming, une spécialité de la région. Heureusement, je l’avais dans le dos. Au camping local presque tous les campeurs avaient fuis devant la difficulté de monter la tente dans la tempête.

JOUR 18
Dubois – Pinedale : 147 km

Aujourd’hui, j’ai fait une petite erreur d’appréciation. Après 2 jours en grande majorité sur le macadam, j’avais déjà presque oublié les contraintes et les surprises (bonnes ou mauvaises) des routes en terre. Bref, j’ai été un peu optimiste sur la longueur de la journée…

La première difficulté est Union Pass, un col à 2 760 mètres d’altitude uniquement accessible par une route en gravier (un mélange de sable bien mou et de gravier… dur, dur).

Juste avant le début de la montée, je suis tombé une fois de plus sur mes amis espagnols. Ils n’avaient pas eu le courage de faire le détour jusqu’à Dubois et avaient passé la nuit le long de la route. Ils avaient également quelques problèmes techniques et pas le matériel pour les réparer. Avant de continuer, j’ai donc fait une heure de mécanique.

Au sommet, j’ai croisé un français qui avait commencé la « GDMBR » au Nouveau Mexique. Un cycliste en sens inverse c’est toujours une mine de renseignements.
Cela fait beaucoup d’arrêt pour une journée qui s’annonce encore très longue mais si j’ai choisi cet itinéraire c’est aussi pour rencontrer d’autres cyclistes. L’année dernière, en Argentine, je n’en ai pas vu un seul et c’est quand même un peu moins drôle.

Après Union Pass, la route ne redescend pas directement. Une fois de plus, les paysages sont magnifiques. Au contraire du Montana et de ses forêts impénétrables, le nord du Wyoming est couvert d’énormes prairies agrémentées de sapins éparses et d’une multitude de fleurs. Le tout sur un fond de montagnes enneigées.
Le sol par contre est beaucoup moins facile à gérer. Il y a beaucoup de sable de plus en plus mou. Le Français de tout à l’heure m’avait expliqué qu’il avait du faire toute la montée à pied.

Après 93 kilomètres, retour sur la macadam et il était déjà très tard. J’avais très envie d’arriver à la ville suivante, située à plus de 50 kilomètres, car cela me permettra de traverser le sympathique petit désert qui s’annonce en trois étapes avec chaque soir une halte plus ou moins confortable.

Normalement 50 kilomètres sur la route, j’aurais du y arriver en 2h30 mais c’était sans compter sur la météo. Vent, pluie, orage… juste pour un peu me contrarier après une journée ensoleillée.

Ce n’est qu’à 19h30 que je suis arrivé à Pinedale et, je dois l’avouer, un peu fatigué. Au moment même, il m’arrive de regretter de faire de telles étapes. Par la suite, en voyant l’ensemble du voyage, cela a beaucoup plus de sens car mon petit effort de ce jour m’a permis de faire quelques journées vraiment fantastiques par la suite.

A Pinedale, j’avoue avoir abandonné pour une nuit dans un motel. J’étais un peu trop fatigué pour partir à la recherche d’un endroit confortable pour planter ma tente.

JOUR 19
Pinedale – Atlantic City : 145 km

Pour bien comprendre l’itinéraire des 3 jours suivants, il faut savoir que le sud du Wyoming est un endroit très particulier. Il y a une sorte de cassure dans la chaîne des Montagnes Rocheuses. Les montagnes sont remplacées par un désert.

Une des raisons de cette situation est que la  » Continental Divide  » se sépare en deux et que toute une zone ne fait ni partie du bassin Atlantique ni du bassin Pacifique. La principale source d’eau de cette région est la neige qui tombe en grande quantité l’hiver (c’est un résumé très succinct de la situation). Ce plateau est situé à plus de 2000 mètres d’altitude mais il ne s’agit plus de montagnes, plutôt de collines.

A l’époque de la conquête de l’Ouest, ce désert, faible altitude oblige, était un des principaux endroits de passage. C’est une région où l’on peu facilement imaginer les convois de colons, les attaques des indiens…

Avant d’arriver dans le désert lui-même, la route est très dure. Cela n’arrête pas de monter et de descendre. Il y a de plus en plus de sable sur la piste, ce qui n’est pas pour faciliter les choses.

Les vues sur les montagnes que je viens de quitter sont impressionnant mais la route devient vite monotone… et très fatigante d’autant que la météo n’était pas fantastique. Il y a aussi beaucoup moins d’eau que dans le Montana. Ils est judicieux de faire des réserves pour la journée (en général +/- 3,5 l parfois plus).

A la fin de la journée, je suis passé par South Pass City et Atlantic City, deux petites villes plus ou moins fantôme qui ont connu leurs ruées vers l’or dans les années 1860. C’est un peu sinistre car elles sont situées au fond de petites vallées étroites.

JOUR 20
Atlantic City – A.M. Reservoir : 134 km

C’est un peu moins vallonné que hier mais il y a vraiment beaucoup de sable et de tôle ondulé. Il n’y plus un seul arbre et la chaleur est oppressante … Le désert quoi !

Le ciel était bleu, juste quelques nuages pour agrémenter le paysage.

A la fin de la journée la route peut paraître un peu longue mais quelle aventure. Cela vaut vraiment la peine.

Il y a beaucoup d’animaux dans ce désert : Antilopes, coyotes, chiens de prairie, chevaux sauvages et… des vaches, bien sur.

Le soir, j’ai rattrapé un autre cycliste. Nous avons installé nos tentes le long d’un étang (réservoir), une zone naturelle protégée des animaux attirés par l’eau. Comme je l’ai déjà expliqué, il s’agit d’un désert particulier. Il y a des étangs et il a plu une bonne partie de la nuit.

Malgré la pluie, j’ai bien dormi mais je dois avouer quand même avoir été réveillé plusieurs fois par le hurlement des coyotes….Expérience pittoresque.

Il a plu mais il n’y avait pas d’eau potable. Heureusement, j’avais un peu de réserve. Le matin, j’étais parti avec 5 litres.

JOUR 21
A.M. Reservoir – Rawlins : 101 km

Il ne reste plus qu’une cinquantaine de kilomètres pour sortir du désert dont la moitié sur une route macadamisée. Le vent était avec moi. Rouler comme un avion sur de routes en sable, c’est le pied.

Pas de chance pour le cycliste rencontré hier car il a abandonné l’itinéraire par le désert pour rejoindre plus vite la grand route.

Avant de rejoindre Rawlins, il y a encore une petite formalité. Un passage de la Continental Divide par la grande route. Une longue ligne droite avec pas mal de trafic et sous un soleil de plomb… Ce n’est pas le pied !

Je suis arrivé en ville à 12h. Je me suis arrêté dans le premier magasin pour acheter à boire. Un drôle de magasin où tout le personnel féminin était habillé comme au siècle précédent (Le 19ème pas le 20ème).

Ensuite, au camping, j’ai fais la sieste tout l’après-midi sous une table, la seule solution pour avoir un peu d’ombre.

A propos du camping, il faut signaler que c’est le premier que je rencontre aux Etats-Unis dont le prix est par personne et pas par emplacement. En fait, ils ont un prix spécial pour les cyclistes. Rawlins est situé sur autre route proposée par  » Adventure Cyclist association « , la Transamerica. Cette route existe depuis 1976. Je ne suis donc pas le premier cycliste à m’arrêter là.

JOUR 22
Rawlins – Steamboat Lake : 150 km

Une journée pleine de rebondissements. J’étais parti sans vraiment décider de l’objectif à atteindre. J’avais bien une idée mais elle me semblait un peu inaccessible.
Résultat des courses, je ne vais pas arrêter d’avoir de mauvaises surprises mais je vais aller beaucoup plus loin que prévu. Ce n’est pas toujours simple à comprendre le vélo.

La journée devait commencer calmement par 40 km de macadam. Pas de chance, la première partie (Hwy 71) était en travaux, bref en terre… Pour la seconde, le vent (de face) s’est levé. Très petite moyenne pour beaucoup d’effort.

Ensuite, retour sur le gravier. Pas de chance une fois de plus car le bulldozer est occupé à l’entretien de la route. Il fait ressortir les gros graviers et ne laisse aucune bande plus tassée. Dur, dur… d’autant que cette route mène à un col de la Continental Divide (2400 m).

La route continue comme cela en ligne droite et en montée pendant un paquet de kilomètre. Un peu démoralisant. J’ai rattrapé le cycliste déjà rencontré dans le désert. Il était un peu au bout du rouleau et avait le moral dans les talons. Cela m’a un peu rassuré. C’est bien la route qui est très dure.

Heureusement les mauvaises routes ont toujours une fin. Dans ce cas ci, c’est l’arrivée dans la Medecine Bow National Forest qui marque la fin de ce passage un peu moins excitant. L’arrivée dans la Medecine Bow Forest c’est le retour en montagne et des routes entre les arbres. Depuis 3 jours, il n’y avait plus d’arbres du tout.
C’est aussi bientôt l’arrivée dans le Colorado. A partir de maintenant, les routes n’arrêteront plus de monter.

Je suis arrivé à 14h à l’emplacement conseillé pour la nuit mais 14h c’est un peu tôt pour s’arrêter. J’ai donc été voir un peu plus loin. Le site suivant était situé au fond d’une vallée par vraiment excitante. En étudiant la carte, j’ai repéré un raccourci qui me permettrait de rejoindre Columbine, l’objectif dont je n’osais rêver le matin.
Pas de chance une fois de plus, mon raccourci m’a amené dans la bonne vallée mais le chemin s’est arrêté au milieu de nulle part avant d’atteindre la route. J’ai passé presque une heure à pousser, tirer le vélo à travers le sous-bois avant d’atteindre la route.

Après encore une dernière côte de… 25 kilomètres, je suis enfin arrivé à Columbine. Juste avant le coucher du soleil. Pas de chance, une fois de plus, le camping de Columbine est fermé pour toute l’année. Comme je n’avais pas trop envie de dormir sur le bord de la route, j’ai ressorti ma carte. 6 kilomètres plus loin, heureusement en descente, il y avait un autre camping : Steamboat Lake. Cette fois c’était le bon.
Après 12h18 de vélo, je n’ai pas eu de problème pour m’endormir par contre, je n’ai pas réussi à avaler quoi que ce soit. Je me rattraperai le lendemain.

JOUR 23
Steamboat Lake – Lynx Pass : 127 km

Pour rejoindre Steamboat Springs, la route descend pendant une cinquantaine de kilomètres d’abord sur des graviers (Road 62) ensuite sur du macadam (Road 129).
Depuis, l’arrivée au Colorado le changement est flagrant. Il y de plus en plus de ranchs très privés. Il y a de plus en plus de clôtures. Les entrées et les bâtiments sont de plus en plus m’as-tu-vu. Pour être honnête, je n’aime pas trop.

L’arrivée à Steamboat Springs n’arrange rien. Il s’agit d’une station de sports d’hiver qui semble avoir beaucoup de succès en été. Il y a beaucoup de touristes qui correspondent à l’image de l’américain qui n’a pas trop de succès en Europe. Tout est trop propre, trop léché… plus sauvage du tout. M’as-tu-vu, une fois de plus. C’est une impression pas trop agréable que je n’ai pas encore eue depuis le début du voyage.

C’est un samedi matin, il y beaucoup de cyclistes. Très peux disent bonjour. Cela n’arrange pas mon moral. Pour être tout à fait honnête, je dois admettre qu’après mes aventures du jour précédent, j’étais encore un peu fatigué.

Il y a aussi beaucoup de circulation. Même dans la montée du col, une route inconfortable avec de gros graviers, il y avait beaucoup de voitures.
Bref, pas vraiment une bonne journée.

JOUR 24
Lynx Pass – Kremmeling : 74 km

Je me réveille en petite forme. Heureusement, la journée s’annonce relativement facile.

L’eau de la citerne du camping ne m’inspire pas confiance. Elle est brune et le goût n’est pas fantastique. Le filtrage avait bien une légère influence sur la couleur mais rien sur le goût. Bref, je devrais attendre le premier ruisseau convenable pour me refaire une bonne réserve.

La première partie de la journée. Des petites routes en terre mènent à la vallée du Colorado. Une sacrée descente… plus de 600 mètres de dénivelé. Les vues sont, une fois de plus, superbes.

Après la descente, il faut remonter (C’est malin ça !!). La route, toujours en terre, est hyper fréquentée. C’est le week-end et les candidats  » rafteurs  » sont légions. Les minibus tirant d’énormes remorques pleines de rafts se suivent les unes après les autres, sans aucun respect pour le pauvre type sur son vélo. Plus aucune voiture ne ralentit pour la poussière et il n’y a plus qu’un automobiliste sur 10 qui dit bonjour. Bienvenue au Colorado….

Pour la première fois depuis le début du voyage, j’étais un peu stressé pour le logement du soir. Heureusement plusieurs itinéraires de  » Adventure Cyclist Association  » passent à Kremmeling. Ils sont donc équipés pour accueillir les cyclistes et, comme à Rawlins, à un prix très doux (6 USD).

L’après-midi une grosse tempête de vent m’a contraint à rester dans la tente. Comme il n’y a plus de risque de rencontrer des ours, j’ai pu enfin manger dans la tente. Manger et dormir, les activités favorites du cycliste quand il ne roule pas.

JOUR 25
Kremmeling – Frisco : 107 km

Déjà le dernier jour sur la  » Great Divide Mountain Bike Route « .

Le début de la journée est facile sur une route en gravier agréable. Passage le long du  » William Fork Reservoir  » avant de monter en direction de Ute Pass (2860m).

Au pied de la côte, il y avait beaucoup de monde, des dizaines de cyclistes. Je me suis tout simplement retrouvé au milieu d’une concentration de cyclotouristes. Très amgdmbrnt tout cela. J’ai directement enclenché la machine à gaz (mes poumons) et je me suis mis dans la tête de rattraper les derniers. Mission accomplie… j’ai même dépassé les derniers. L’avantage d’avoir quelques kilomètres dans les pattes.
Il s’agissait d’une organisation au profit de l’hôpital de Denver. Il y avait des participants de tout niveaux. Aux Etats-Unis, comme au Canada, le vélo est un sport qui a beaucoup de succès après des filles… Très pittoresque après 1 mois dans la nature presque sauvage.

En s’approchant de Silverthorne et du  » Dillon Reservoir « , terme de la journée, il y avait de plus en plus de cyclistes. Beaucoup, profitaient de l’occasion pour faire un brin de causette… et au passage une petite pause.

Rouler en groupe, permet d’augmenter la moyenne sans trop d’effort. Je suis donc arrivé plus tôt que prévu au terme de la journée.

La région du  » Dillon Reservoir  » est très touristique. Heureusement, c’est le dimanche soir et le gros de la foule reprend la direction de Denver.

J’ai eu quelques difficultés pour trouver un endroit pour m’installer. Dans le premier camping où je me suis arrêté, une grosse mégère affublé d’un vague uniforme et l’énorme fessier posé dans une voiture de golf à directement débarqué pour me mettre à la porte et m’envoyer dans un site situé à 20 km de là. Pas moyen de lui faire comprendre que je suis un touriste comme les autres et que payer quelques dollars pour avoir la paix ne me pose pas vraiment de problèmes. Plusieurs autres campeurs s’en sont mêlés car ils trouvaient la situation tout aussi incohérente que moi. Le règlement étant le règlement même s’il est stupide pas moyen de discuter… Pour ne pas terminer le voyage sur une mauvaise impression, je me suis enfui de cet endroit lamentable… Pourtant un camping du  » Forest Service  » (Heaton Bay Campground).

Le camping suivant, également situé le long du lac, était beaucoup plus accueillant.

JOUR 26
Frisco – Idaho Springs : 75 km

Maintenant que j’en ai terminé avec la  » Great Divide Mountain Bike Route « , il me reste encore une petite formalité : Rejoindre Denver.

Pour cela, je dois traverser une dernière fois la  » Continental Divide « . Au Colorado, les cols qui la traversent sont très hauts, aux alentours de 3600 mètres. Celui qui est sur mon itinéraire est Loveland Pass mais c’est une grande route, la Hwy 6. Pas très excitant.

J’ai donc étudié la carte à la recherche d’une autre solution. Après une très courte réflexion, c’est Argentine Pass que j’ai choisi. Il y avait tout pour me plaire : 3900 mètres d’altitude, une route d’accès en gravier et un sentier pour atteindre le sommet.

Et bien, j’ai été servi. J’ai pu rouler sur une piste pas trop mauvaise jusqu’à 3 300 mètres. Ensuite, j’ai du terminer à pied sur un sentier très étroit. 3h30 de marche pour faire un peu plus de 4 kilomètres. Quelques passages plus escarpés que les autres m’ont même obligé à démonter mes sacoches pour les faire passer une à une.
Sur la fin j’étais obliger de faire une petite pause tous les 10 mètres plus parce que la pente était très raide que à cause de l’altitude.

Fantastique vue au sommet… Malheureusement, après tous ces efforts, je n’ai pas pu en profiter longtemps car un orage a éclaté au même moment.

De l’autre coté, le sentier se transforme directement en chemin pour 4×4 avec des énormes pierres. Prudence, prudence… surtout que la pluie s’est mise à tomber.
Une très longue descente pour rejoindre la vallée et la I-70. Heureusement, il y a une petite route parallèle. Après une dizaine de kilomètres sous une pluie battante, je suis enfin arrivé à Idaho Springs.

Cette petite ville situé le long de l’Interstate propose un grand nombre de motels bon marché. Comme j’ai un jour d’avance, je décide de m’arrêter pour 2 jours. Pas pour une journée de repos, mais pour m’attaquer à la route du Mount Evans sans bagages. Cette route est le plus haute des Etats-Unis… 4 200 mètres d’altitude.

JOUR 27
Mount Evans : 94 km

Pour atteindre le sommet du Mount Evans au départ de Idaho Springs, la route se divise en deux parties de +/- 25 km chacune pour un dénivelé total 2 000 mètres.

La première serpente entre les sapins. Il y a quelques passages où la pente est assez forte. La deuxième, payante (3$), monte doucement entre les rochers avant de terminer par quelques lacets très pentus pour atteindre le sommet.

Il y a pas mal de cyclistes, certains montent sans difficultés, d’autres souffre le martyre. L’altitude fait sont effet.

Après un mois de vélo en montagne avec les bagages, je n’ai pas eu trop de difficulté pour atteindre le sommet.

JOUR 28
Idaho Springs – Denver : 86 km

C’est toujours en longeant l’Interstate 70 que j’ai pris la direction de Denver. Comme cela devait arriver, quelques kilomètres avant d’arrivée dans la banlieue de la ville, l’itinéraire cyclable longeant la grande route a disparu. En faisant un petit détour par Evergreen, j’ai fini par trouver une route pas trop grande pour atteindre le centre ville.

J’ai passé l’après-midi sur mon lit à regarder la TV et à manger… Cette fois, le voyage est vraiment fini.

RETOUR
Denver – Denver International Airport : 51 km

Pour rejoindre l’aéroport à vélo, il faut passer par le centre ville. Ensuite, il est autorisé de rouler le long de l’autoroute qui mène à l’aéroport.

J’étais parti très tôt afin d’éviter la chaleur. Plus de 38°C étaient annoncés. C’est donc après une longue attente à l’aéroport que j’ai embarqué à destination de Bruxelles via Francfort.

CONCLUSION

Un itinéraire qui vaut vraiment la peine. Au début, j’étais un peu inquiet de devoir suivre une route imposée mais les régions traversées sont tellement incroyables que ce n’est absolument pas un problème.

Un peu d’entrainement, un vélo en très bon état et du bon matériel (équipement, outils, pièces de rechange) sont indispensables.

Pour le reste, rien que du bonheur…et un peu de fatigue (quand même!).
Voyager au Montana et au Wyoming est très agréable. Pour le Colorado, plus touristique, c’est parfois un peu moins excitant. Heureusement, les fantastiques paysages compensent largement.

Comments
  1. Bonjour,
    J’ai cru lire que tu n’avais pas de réchaud. Pour ma part, ce ne serait pas envisageable car j’aime trop manger chaud. Sais tu si l’on trouve des cartouches de gaz sur le parcours
    Merci

    • Merci d’avoir parcouru le texte en détail et d’y avoir repéré un info aussi pratique 🙂

      Pour des cartouche de gaz, il n’est pas du tout certain que me système de fixation soit le même. Meilleure solution est peut-être d’acheter un réchaud local dans une grande ville au départ (Calgary par exemple)…

      Dans tous les campings américains, même ceux non-gardé au milieu de la forêt sont équipés d’emplacement pour faire du feu. dans le Nord, il n’y a généralement pas de problème. par contre dans le sud, en été, les feux sont souvent interdits, voire les forêts complètement interdites d’accès… et ils ne rigolent pas avec cela (à juste titre).

      Voir le voyage « Rio Grande » où j’ai essayé de faire la partie sud de la Great Divide Mountain bike route. Finalement, je suis resté la majorité du temps sur les routes car les forêts étaient inaccessibles.

      Bonne chance dans votre projet de voyage.

  2. Bonjour,
    Bravo pour ces récits très détaillés. Nous voulons ma femme et moi pédaler 5 semaines cet été. Nous hésitons entre tes itinéraires great divide qui semble beaucoup en forêt avec peu de rencontres ou le southwest qui a l’air plus varié en paysages nouveaux pour un européen. Il me semble que le rio grande serait à faire plutôt à l’automne à cause de la chaleur?
    remarque: nous ne pouvons pas faire d’aussi grandes étapes (+/-80km en montagne chargé)
    Merci

    • Merci pour votre visite sur le site Routavelo. Le plus agréable est de commencer par le Colorado. Températures agréables grâce à l’altitude, paysages variés et toujours superbes, nombreuses possibilités d’arrêts… et quelques très beaux cols 🙂
      Bon voyage.

  3. Bonjour Nicolas et encore félicitations pour tes aventures, j’aurais voulu savoir si le great divide est accessible à des novices ( sportifs ), et est ce que les ours sont un gros problèmes car tu n’en parle pas beaucoup merci d’avance et bonne continuation

    • Merci pour ton message.
      Le plus important est d’avoir du bon matériel. Pas nécessairement le dernier matériel haut de gamme à la mode, mais du solide et du pratique. Ce qu’il faut surtout, c’est bien le tester avant… ce qui règle la question de « novice ». Rien de mieux pour être à l’aise que d’avoir 100% confiance dans le vélo est ses accessoires. A propos d’accessoire, l’ennemi est, comme d’habitude le poids. Il faut donc faire des choix dans ce qu’il faut emporter. Là aussi, c’est une question d’expérience et de choix personnel.
      Pour les ours, je n’en ai vu aucun. J’en ai rencontré lors d’un tour en Colombie Britannique, quelques années avant, mais ils avaient en général plus peur que moi. La seule chose à faire est de ne pas les surprendre, quitte à chanter en traversent les forêts :-)… Le plus simple étant d’attacher une petite cloche au vélo et de rester sur l’itinéraire prévu.
      Le plus important de tout est d’aimer rouler à vélo, la nature et le grand air ;-)… car vous ne verrez pas grand monde en cours de route !

  4. Bonjour Nicolas,
    Je viens de lire ton très intéressant récit sur ton long parcours sur la GDMBR.
    D’abord chapeau d’avoir fait ça seul et si vite, quelle moyenne.
    J’ai été étonné par ton vélo, a priori un VTC sans amortisseur à l’avant? Cela ne t’a t-il pas handicapé ?
    Sinon tu paraissais très chargé, connais tu le poids de tous tes bagages et équipements ? Et aurais tu des conseils sur les vêtements indispensables à avoir pour ce type de trip ?
    Merci beaucoup.
    Stéphane

  5. Bonjour,

    Est judicieux (ou non) de faire le parcours dans l’autre sens, de Denver vers Calgary ?
    Cela revient-il au même ou cela change en fonction du dénivelé?

    Merci pour l’info !

    • Pour le dénivelé, le problème de commencer à Denver est qu’il faut d’abord traverser les montagnes. Le parcours est de l’autre coté de la Continental Divide.
      Bref, le premier ou le deuxième jour, tu devras passer un col à plus de 3000 m. Par contre à Calgary, cela commence par du plat… une bonne mise en jambe :-).
      Avec tous les cols effectués lors du trajet, l’arrivée à Denver permet même de choisir un col difficile, il passera comme une fleur :-).

      Bon amusement

  6. Bonjour;
    Bravo pour l’exploit et le récit. J’envisageais de réaliser cette aventure cet été; j’ai bien trouvé le livre de mc coy sur le great divide par contre pour les cartes, il faut les commander chez adventure cycling et les frais d’envoi sont exorbitants.Accepterai tu de vendre tes cartes ou bien de bonne copies.
    Merci à toi
    LAURENT

    • Bonjour Laurent,
      Merci pour la visite. Je n’ai malheureusement plus les cartes. Je les ai déjà refilée depuis longtemps à un autre amateur 🙂
      Bonne chance pour ton voyage.
      Nicolas

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